Bactéries volantes bien identifiées
QUEBEC - La mammite, une infection de la glande mammaire, est très
fréquente chez la vache laitière, où elle est presque
toujours causée par une bactérie. Les deux bactéries
auxquelles on doit le plus grand nombre de mammites sont le streptocoque-B
et le staphylocoque doré.
Le problème, c'est que jusqu'ici, l'identification de ces deux
microbes prenait jusqu'à 48 heures. Un test d'ADN développé
au Centre de recherche en infectiologie (CRI) de l'Université Laval
affirme pouvoir arriver au même résultat en moins d'une heure.
Ces bactéries peuvent contaminer le lait et les pertes économiques
représentent, affirment les agriculteurs, environ 10% de la valeur
de la vente totale de lait, soit plus de 1,8 milliard$. On mesure alors
mieux l'importance d'un test qui permettrait de savoir rapidement à
quoi s'en tenir: utilisé comme traitement de dépistage, il
permettra surtout une surveillance plus étroite des vaches et une
utilisation plus judicieuse des antibiotiques -il faut savoir que le traitement
d'une vache infectée à la mammite peut laisser des traces
d'antibiotiques dans le lait, traces qui peuvent aller jusqu'à entraîner
des allergies chez le consommateur. Le directeur du CRI, le Dr Michel Bergeron,
fait de la rapidité des tests diagnostiques et de la lutte à
la surconsommation d'antibiotiques, ses chevaux de bataille dans la guerre
contre les infections.
(2 avril 1999)
Pénurie d'ingénieurs à l'horizon
Ce n'est pas la première fois qu'on le dit, mais la situation
ne s'est guère améliorée depuis cinq ans: le Québec
s'achemine vers une pénurie d'ingénieurs, affirme le journal
Les Affaires. Au début des années 90, la profession
affichait un taux de chômage d'environ 8 à 9%. Aujourd'hui,
on approche des 4%, selon Hubert Stéphenne, secrétaire et
directeur général de l'Ordre des ingénieurs du Québec.
Le constat semble sans appel: "les universités ne suffisent
plus à la demande". L'hebdomadaire économique ajoute
que si on soustrait des 2000 ingénieurs sans emploi (sur 41 000 ingénieurs)
ceux qui approchent de l'âge de la retraite, on ne se retrouve plus
qu'avec un maigre 700 ingénieurs en recherche d'emploi. De quoi inquiéter
sérieusement l'Ordre, qui travaille justement, depuis quatre ans,
à convaincre les PME d'embaucher des diplômés en génie.
Dans les universités, le nombre d'inscriptions en génie n'a
pratiquement pas évolué entre 1986 et 1996.
Certains secteurs s'en tirent toutefois mieux que d'autres: les bacheliers
en génie informatique, aéronautique-aérospatial ainsi
qu'en génie métallurgique et des matériaux, continuaient
d'être favorisés en 1996, lors de la dernière étude
globale sur l'offre et la demande dans le marché de l'emploi. Si
favorisés en fait, qu'on soulignait déjà une situation
de pénurie dans les deux premiers secteurs. En comparaison, les perspectives
d'embauche en génie civil étaient particulièrement
minces.
(2 avril 1999)
Une supergéante supernova
QUEBEC - C'est une étoile hors du commun: une supergéante
bleue. Et elle souffle comme un vieillard asthmatique: les vents stellaires
qu'elle émet pourraient être annonciateurs de sa fin prochaine.
Elle s'appelle Wolf-Rayet 124, ou WR-124 pour les intimes. Gilles Joncas,
du Groupe de recherche en astrophysique de l'Université Laval, fait
justement partie de ces intimes depuis quelques années. Associé
cette fois à Yves Grosdidier et Anthony Moffat, de l'Université
de Montréal, et Agnès Acker, de l'Observatoire de Stasbourg
(France), il a décortiqué des images d'une netteté
inégalée jusqu'ici, gracieuseté du télescope
spatial Hubble, qui ont permis de détecter la présence de
globules dans ces vents stellaires. Des globules de gaz dont le diamètre
fait environ 160 milliards de kilomètres -soit plusieurs fois la
taille de notre système solaire!
Deux hypothèses sont émises pour expliquer la formation
de ces globules, mais c'est le portrait d'ensemble qui intéresse
d'abord les chercheurs: WR-124 fait partie d'une catégorie d'étoiles
rares, très chaudes et à la durée de vie très
courte. Elle traverse en ce moment une période mouvementée
de son histoire, une période de transition, peut-être entre
l'avant-dernière et la dernière phase de sa vie, une période
marquée par cette brusque émission de gaz. Les vents stellaires
que cela génère atteignent la bagatelle de 1000 kilomètres
à la seconde -et c'est cela, postule Joncas, qui pourrait constituer
le chant du cygne de cette supergéante, avant son explosion finale
-ce qu'on appelle une supernova.
WR-124 est située à 15 000 années-lumière
de la Terre.
(1er avril 1999)
Honneur d'Amazonie
MONTREAL - Le travail de l'Université du Québec à
Montréal en Amazonie vient de lui valoir un prix d'excellence en
internationalisation décerné par la Banque Scotia et l'Association
des universités et collèges du Canada. Cette reconnaissance
souligne une coopération avec le Centre d'études et de recherches
environnementales de l'Université fédérale du Para,
au Brésil, intitulée "Impacts et gestion environnementale
en Amazonie", dotée d'un budget de 1,5 million$ entre 1992 et
1997, et dirigée par le biologiste de l'UQAM Domingos de Oliveira.
En 1997 et 1998, quelque 40 étudiants uqamiens ont été
formés en Amazonie brésilienne autour du thème de la
biodiversité et de la conservation, tandis qu'une quinzaine d'étudiants
brésiliens effectuaient un stage au Québec.
(1er avril 1999)
Le cancer d'abord, le bébé ensuite
QUEBEC - Une première nord-américaine: sept femmes ont
pu donner naissance à un enfant après un cancer du col de
l'utérus.
L'exploit découle d'une nouvelle technique chirurgicale mise au
point en France par le Dr Daniel Dargent. Entre 1991 et 1998, elle a été
pratiquée sur 30 patientes par Michel Roy et Marie Plante, du département
d'obstétrique et de gynécologie de l'Université Laval
-qui sont à l'heure actuelle les seuls au Québec à
pratiquer cette intervention. Sept de ces patientes ont par la suite tenté
d'avoir un enfant et toutes y sont parvenues.
Jusqu'ici, le cancer de l'utérus ne pouvait être traité
que par une ablation de l'utérus. La technique du Dr Dargent ne peut
être pratiquée que sur des femmes chez qui le cancer est encore
à un stade peu avancé. Les accouchements subséquents
devront toutefois être pratiqués par césarienne.
(30 mars 1999)
La pollution du Saint-Laurent diminue
QUEBEC - Lentement, mais sûrement, comme on dit: la pollution du
fleuve diminue progressivement, selon le rapport sur la "Qualité
des eaux du Saint-Laurent (1990-1997)" qui vient d'être publié
par le ministère de l'Environnement.
Le bilan ne manque pas de souligner les "17 années d'investissements
et de travaux" de la part du gouvernement, dans le cadre des projets
de dépollution, et évalue à 50% la diminution des rejets
de phosphore, à 68% la diminution des rejets de matières en
suspension et à 62% celle de la demande biochimique en oxygène.
La qualité de l'eau est jugée "bonne" à
la sortie du lac Saint-François mais se détériore progressivement
en passant en face de Laval, de la CUM et de la Rive-Sud de Montréal,
dont les stations d'épuration "ne désinfectent pas les
eaux traitées avant leur rejet au fleuve".
(30 mars 1999)
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