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semaine du 29 mai 2000

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Les insectes en ont long à dire

(ASP) - Les fouilles archéologiques ne révèlent pas seulement des objets du passé. Elles mettent aussi à jour... des insectes.

Et ces insectes ont toute une histoire à raconter. Parce que les premiers Européens venus s'établir en Amérique du Nord ont emmené avec eux de nombreux insectes. En effet, 79% des espèces d'insectes identifiées lors de fouilles archéologiques à Québec proviendraient d'un autre continent.

Allison Bain, étudiante-chercheure au département d'histoire de l'Université Laval, a effectué un inventaire entomologique lors des fouilles archéologiques de l'Ilot Hunt, dans le Vieux-Port de Québec. "Entre 1991 et 1995, l'Ilot Hunt, situé juste en face du Musée de la civilisation, était un chantier école pour les étudiants de l'Université Laval. On y a trouvé une grande fosse d'aisance dont la préservation des matières organiques était extraordinaire."

"Les insectes étaient donc particulièrement bien conservés".

La chercheure a concentré ses efforts sur la période située entre 1850 et 1900. À cette époque, la faune entomologique de la ville de Québec se constituait principalement d'espèces emmenées dans leurs bagages par les colonisateurs européens. Grâce à l'archéoentomologie (eh oui), on a donc pu étudier l'histoire des insectes et leur évolution sur le territoire.

Cette nouvelle science permet aussi, au passage, de reconstituer le mode de vie des gens d'une autre époque. En étudiant la structure de certaines parties de l'insecte comme la tête et les élytres, une sorte d'ailes, on peut identifier de quel insecte il s'agit. On sait que les insectes répertoriés sont surtout des insectes nuisibles qui s'attaquaient à la nourriture ou vivaient dans les maisons à l'époque. Par conséquent, selon l'espèce, on peut obtenir des indices sur les conditions d'hygiènes des gens et leurs habitudes.

Par exemple, Allison Bain et son équipe ont trouvé des restes de mouches d'Espagne ainsi que des bouteilles de verre. Cette combinaison laisse supposer que les habitants de l'Ilot Hunt utilisaient encore cette vieille recette selon laquelle la mouche d'Espagne séchée et broyée pouvait combattre le syndrome prémenstruel, soigner les coupures, les maux de gorge et la tuberculose. On racontait même que la mouche d'Espagne avait des vertus aphrodisiaques!

Les 6755 spécimens d'insectes inventoriés par Allison Bain constituent maintenant la plus importante collection archéologique d'Amérique du Nord. Elle servira désormais de référence pour les études archéoentomologiques nord-américaines.

Anouk Gingras

(30 mai)

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