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Le 13e chromosome a un secret de moins
(ASP) - Un groupe de chercheurs québécois a
identifié le gène responsable de l'ataxie de Charlevoix-Saguenay,
une maladie héréditaire affectant une personne
sur 1000 dans ces deux régions.
Le docteur Jean-Pierre Bouchard, professeur-chercheur à
l'Université Laval, travaille depuis déjà
25 ans sur cette maladie. Il a fait partie de l'équipe
qui, dans les années 70, a découvert l'existence
de cette maladie, de son vrai nom ataxie spastique récessive
de Charlevoix-Saguenay.
Si l'on dit d'elle qu'il s'agit d'une maladie récessive,
cela signifie que les porteurs d'une seule copie du gène
ne présentent aucun symptôme. Ainsi, dans les régions
de Charlevoix et du Saguenay, une personne sur 21 est porteuse
du gène défectueux. Mais lorsqu'un enfant possède
deux copies du gène défectueux (une copie transmise
par chacun de ses parents), c'est alors que la maladie s'exprime.
Elle se manifeste, dès la petite enfance, par des problèmes
d'apprentissage de la marche et, vers la fin de la vingtaine,
par une atrophie des mains et des pieds. Vers l'âge de
40 ans, la marche devient si difficile que la personne se voit
souvent forcée d'adopter le fauteuil roulant.
Le gène responsable de l'ataxie de Charlevoix-Saguenay
synthétise une protéine, la sacsine, nommée
d'après l'acronyme anglais de la maladie, SACS. La sacsine
interviendrait dans le pliage des protéines, opération
nécessaire pour déterminer leur structure à
trois dimensions. C'est lorsqu'une mutation survient sur son
gène que la sacsine ne peut plus remplir correctement
ses fonctions.
L'identification du gène de l'ataxie de Charlevoix-Saguenay
ouvre la voie non seulement à de futurs traitements, mais
également au dépistage précoce de la maladie.
En effet, on pourra désormais identifier les parents porteurs
du gène défectueux et effectuer un diagnostic prénatal.
"On faisait déjà du dépistage prénatal
depuis 1998, mais cela nécessitait des opérations
très complexes. Maintenant qu'on connaît l'emplacement
exact du gène, sur le 13e chromosome, ce sera beaucoup
plus simple!" précise Jean-Pierre Bouchard.
"Je trouve cela encourageant de savoir que des travaux
comme ceux-là sont réalisés, puisque après
tout, cette maladie ne touche pas tant de monde que ça.
J'ai souvent pensé que les recherches se faisaient uniquement
sur le cancer ou le sida", raconte Jean-François
Collard, atteint de l'ataxie de Charlevoix-Saguenay et titulaire
de deux baccalauréats, l'un en communications, l'autre
en psychologie. "Dans une journée, avoir cette maladie
implique que tout ce que j'entreprend me prend tout simplement
plus de temps." Mais cela ne semble pas du tout l'empêcher
d'avancer puisqu'il compte bientôt mettre à profit
ses connaissances pour améliorer l'accessibilité
des handicapés aux lieux publics...
Anouk Gingras
(31 mai)
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