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Sports de gars et sports de filles
(ASP) - Des garçons qui pratiquent des sports de filles? Il semble
que les filles soient beaucoup plus ouvertes que les gars à cette
idée.
C'est du moins ce qu'affirme la sociologue Suzanne Laberge. Celle-ci
a en effet mené, avec l'aide de Mathieu Albert, une étude
sur les perceptions qu'ont les adolescents des garçons qui pratiquent
des sports davantage populaires chez les filles, comme la ringuette ou la
nage synchronisée; et les perceptions qu'ils ont des filles qui pratiquent
des sports plutôt masculins.
Les résultats ont été pour le moins surprenants.
En étudiant les réponses obtenues, Mme Laberge s'est rendue
compte que les mentalités n'ont pas encore changé, contrairement
à ce qu'elle imaginait : 60% des garçons considèrent
qu'un gars qui pratique des "sports de filles" perd en virilité.
"Un gars qui pratique des sports de filles a l'air moins viril. Un
vrai gars doit être fort et robuste." "Un gars qui pratique
des sports de filles a l'air totalement ridicule." "Pour moi,
un gars qui participe dans des sports de filles est une "tapette"
qui ne peut pas s'exprimer dans des sports de gars, comme le hockey, où
il faut se servir de sa force. » Et ce ne sont que quelques unes
des réponses obtenues en demandant à des élèves
de trois écoles secondaires de la région montréalaise
d'écrire des textes d'opinions sur le sujet.
En fait, les sports de gars et les sports de filles n'existent pas, affirme
Suzanne Laberge, professeure au Département de kinésiologie
de l'Université de Montréal. Un "sport de gars",
par exemple, c'est tout simplement une discipline sportive dans laquelle
il y a une plus grande présence masculine. "C'est une construction
sociale qui a été institutionnalisée." Autrement
dit, c'est en grandissant qu'on apprend les stéréotypes voulant
que les hommes jouent au hockey ou au football et que les femmes préfèrent
la danse aérobique et le patinage artistique!
Pourtant, on pourrait apprendre autrement. Étudiante à
la maîtrise en psychologie à l'Université de Moncton,
Ginette Gaudet en est le parfait exemple. Elle fait partie d'une ligue féminine
de hockey de la région. Comme elle pratique ce sport depuis sa tendre
enfance, elle n'y voit rien d'anormal. "C'est sûr qu'il y a des
stéréotypes, mais je n'en ai jamais vécu personnellement.
Les gens sont parfois un peu surpris d'apprendre que je pratique le hockey,
mais ça s'arrête là."
Le stéréotype qui revient le plus souvent par rapport aux
gens qui pratiquent des sports de l'autre sexe, c'est qu'ils sont homosexuels.
Mais cela n'a aucun rapport, insiste Suzanne Laberge. "Pratiquer un
sport est une question de goût personnel, et non d'orientation sexuelle."
À noter que ce sont surtout les garçons qui utilisent l'argument
de l'homosexualité. Les filles, elles, se montrent plus ouvertes.
Bien sûr, un certain nombre d'entre elles considère toujours
qu'un garçon qui danse le ballet est une "tapette", mais
72 % pense le contraire.
Aussi, les garçons semblent accepter davantage les filles qui
transgressent les stéréotypes que les gars qui en font autant.
"Pour une fille qui pratique des sports de gars, ce n'est pas la même
chose. Les filles peuvent oser participer dans les sports de gars parce
qu'elles sont plus faibles que les gars, mais un gars qui fait des sports
de filles, c'est dégradant!", affirme un adolescent. Il semble
qu'une fille qui s'élève au niveau des garçons soit
moins menaçante qu'un garçon qui s'abaisse au niveau des filles...
Liette Pitre
(6 juin)
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