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Et qui c'est qui porte la culotte?
(ASP) - On a bien du mal à imaginer aujourd'hui que
le pantalon est un vêtement assez récemment admis
dans la garde-robe des dames. Agathe Gagné-Collard, elle,
s'en souvient. A 63 ans, cette jeune étudiante de l'Université
Laval a décidé de consacrer sa thèse en
ethnologie à l'histoire du pantalon féminin au
Québec, de 1940 à nos jours.
Une étude étonnante, élaborée
à partir de l'étude des publicités parues
dans Le Soleil depuis 60 ans. Parmi les femmes de 55 à
93 ans qu'elle a interrogées, certaines se souviennent
encore que le pantalon leur fut interdit jusque dans les années
40. C'est la guerre qui aura permis aux citadines de l'emprunter
aux hommes pour travailler à l'Arsenal, tandis qu'à
la campagne, il était tout juste toléré
pour les travaux des champs. Encore trop rarement vendu en magasin,
les femmes le confectionnent elles-mêmes.
Quant un vêtement devient outil de revendication
Si les hommes d'église portent la robe, ils opposent
une résistance farouche au pantalon pour dame, et certains
vont même prêcher leur conviction en chaire. Il faut
bien l'avouer, le pantalon est beaucoup plus révélateur
du corps féminin que ne le sont les jupes ou les robes
de l'époque. Il laisse paraître que les femmes ont
2 jambes, 2 cuisses et des fesses! Une chance, au début
des années 50, le cinéma d'Hollywood vient au secours
de "l'ordre moral": mettant en scène des actrices
qui portent des jupes évasées à taille de
guêpe, les femmes se désintéressent du pantalon.
Mais elles ne le boudent pas longtemps puisque entre 1955 et
1966, le pantalon se porte comme la révolte.
Les femmes bénéficient de la réforme
du concile Vatican II, et les convenances vestimentaires, comme
d'autres valeurs morales, se font plus tolérantes. Toutefois,
le pantalon reste encore porté par les sportives, et n'est
toujours pas intégré à la garde-robe. Il
faut attendre la fin des années 60 et le début
des années 70, pour voir le pantalon féminin se
hisser au palmarès des ventes. Pour la première
fois dans l'histoire de la mode, ce sont les filles qui vont
en décider. Les publicitaires ne s'y trompent et présentent
désormais les mères en jupe-tailleur en arrière-plan
alors que les jeunes filles exhibent leurs pantalons au premier
plan.
Depuis cette époque, le pantalon ne cesse d'être
l'objet de toutes les fantaisies des créateurs, de toutes
les couleurs, de toutes les formes, de toutes les matières,
moderne ou classique. Le pantalon connaît son heure de
gloire au milieu des années 80, toutes les catégories
de femmes ont alors adopté le pantalon et même les
femmes d'affaires le portent en version complet-veston.
Mais il ne faut pas s'y tromper, si les femmes ont adopté
le pantalon en même temps qu'elles revendiquaient l'égalité,
elles ne se sont pas affranchies de toutes les contraintes. Aujourd'hui
le pantalon impose à ces dames une silhouette qui sied
au modèle qu'elle ont choisi : car il faut bien l'avouer,
ne porte pas qui veut la version moulante du pantalon disco Peut-être
par esprit de vengeance, les hommes ne se gêneront pas
pour le leur rappeler. En attendant, on remarquera que ces messieurs
sont beaucoup plus frileux à la version masculine de
la jupe que leur proposent pourtant les couturiers contemporains.
Serait-ce qu'il ont peur d'y perdre une part de leur virilité?
Florence Portes
(20 juin)
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