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semaine du 26 juin 2000

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Un appareil pour les médicaments de demain

(ASP) - Lire dans un gène comme dans un livre ouvert, et corriger les pages qui nuisent au bon déroulement de l'histoire, tel est le défi lancé par l'Institut de pharmacologie de l'Université de Sherbrooke, qui a tout récemment fait l'acquisition d'un appareil révolutionnaire, capable de déterminer la structure des protéines.

Comme les généticiens le savent, pour plusieurs maladies, il y a un gène défectueux. Or, si ce gène défectueux est souvent constitué d'une protéine malade, il est aussi constitué de mécanismes demeurés tout à fait intacts. Le défi est donc de créer des médicaments capables de cibler exclusivement, dans le gène, la protéine malade, sans endommager les mécanismes intacts.

Pour réaliser un tel prodige biochimique, les scientifiques doivent fabriquer une substance dont la structure viendra parfaitement se plaquer sur celle de la protéine malade. La fabrication de telles substances nécessite donc une connaissance très précise de la configuration des protéines malades.

Et c'est ici que le nouvel appareil acquis par l'Université de Sherbrooke intervient: il s'agit d'un spectromètre à résonance magnétique nucléaire (RMN) qui, en utilisant un champ magnétique très intense, est capable de produire l'image précise d'une molécule (par exemple, une protéine). Cet appareil est donc apte à donner la structure d'une protéine malade, un peu comme s'il déchiffrait les pages nuisant au bon fonctionnement d'un gène. Ultimement, être capable de déchiffrer le contenu de ces pages, cela signifiera créer les médicaments susceptibles d'agir directement sur le fonctionnement de ces protéines.

La technologie du "modelage moléculaire", comme l'appellent les experts, entre ensuite en action: forts de leur connaissance sur la structure et le fonctionnement d'une protéine malade, les scientifiques seront à même de modeler une molécule thérapeutique dont la forme épousera parfaitement celle de la molécule défectueuse.

Pierre Lavigne, l'un des plus grands spécialistes canadiens en RMN biologique et membre récent de l'équipe sherbrookoise, précise que des images de structures moléculaires ont déjà été obtenues grâce au spectromètre. Pour lui, cet appareil offre la possibilité de "créer des molécules thérapeutiques qui agissent spécifiquement sur la protéine malade sans créer de toxicité ailleurs", c'est-à-dire d'élaborer des médicaments dont on peut prédire l'efficacité à l'avance, et limiter, voire réduire à zéro, les effets secondaires. En d'autres termes, les recherches actuelles visent à "trouver une clé unique qui s'adapte parfaitement à une serrure" plutôt que de concevoir des "passe-partout" qui ouvriraient plusieurs serrures en même temps (ce que les médicaments actuels sont).

Une fois le défi de ces nouveaux médicaments relevé, les chercheurs pourront soigner des maladies telles que les formes les plus courantes de cancer, l'hypertension, les maladies cardio-vasculaires et l'arthrite. Sésame, ouvre-toi vite...

La mise en action de ce spectromètre s'inscrit dans le programme sur La conception rationnelle de substances bioactives pour lequel l'Université de Sherbrooke a reçu des subventions de 4,7 millions $.

Gaëlle Schmit

(29 juin)

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