Un second souffle pour l'observatoire
MONT MEGANTIC - Après avoir souligné
l'an dernier qu'à l'occasion de son 20e anniversaire, il était
plus que temps de penser à une cure de rajeunissement, les astronomes
de l'Observatoire du Mont Mégantic auront de quoi souffler: des subventions
totalisant 4 700 000$ vont autoriser la restauration et la modernisation
des installations. Ces subventions, provenant en grande partie de la Fondation
canadienne pour l'innovation (40%) et du ministère de l'Education
du Québec (40%), permettront d'effectuer des réparations importantes
à la coupole et de l'équiper d'un système de ventilation.
Le télescope sera entièrement démonté pour une
mise au point majeure. De nouveaux instruments à la fine pointe de
la technologie seront ajoutés, en plus d'un lien par fibre optique
entre l'observatoire et son nouveau voisin sur la montagne, l'AstroLab,
désormais haut lieu de la vulgarisation des mystères du cosmos.
Tous ces travaux devraient s'échelonner sur trois ans.
L'Observatoire du Mont Mégantic appartient à l'Université
de Montréal et est géré conjointement par celle-ci
et par l'Université Laval.
(1er juillet 1999)
La lumière anti-microbes
MONTREAL - Les travailleurs rendus malades par ces édifices dont
les fenêtres ne peuvent pas s'ouvrir sont de plus en plus nombreux.
Les causes en sont encore mal connues, mais on sait que dans plusieurs cas,
le "syndrome des édifices malsains" est associé
à des cultures de microbes qui restent prisonnières des systèmes
de ventilation. C'est pourquoi l'équipe de Dick Menzies, de l'Université
McGill, propose une solution toute simple dans une édition récente
de Occupational and Environmental Medicine: placer des lampes ultra-violettes
à l'intérieur de la ventilation -puisque les rayons ultra-violets
sont néfastes à la vie, et en l'occurence aux microbes.
Pour les fins de leur étude, les chercheurs ont installé
de telles lampes à haute intensité dans le système
de ventilation d'un édifice à bureaux de trois étages
et les ont allumées et éteintes alternativement, pendant trois
semaines chaque fois. Les 113 employés de l'édifice, qui n'avaient
aucun moyen de savoir si les lampes étaient en marche ou non, auraient
signalé moins de symptômes et pris moins de congés de
maladie lorsque les UV étaient en action.
(30 juin)
Brûlures au salon
QUEBEC - Encore un trait de notre société distincte: au
Québec, la prévalence des brûlures de la peau dans des
salons de bronzage est deux fois plus élevée qu'ailleurs dans
le monde.
Il faut dire que les salons de bronzage sont très populaires au
Québec -climat oblige? Dans une étude publiée récemment
par le Journal of the American Academy of Dermatology, une équipe
de l'Université Laval signale qu'entre 1991 et 1996, un Québécois
sur cinq aurait fréquenté un salon de bronzage. Les femmes
de 34 ans et moins constituent la principale clientèle.
L'équipe dirigée par Marc Rhainds, du département
de médecine sociale et préventive, était particulièrement
curieuse de mettre le doigt sur les mythes: elle n'a pas été
déçue. Plus de 60% des habitués de ces salons (un millier
ont été rejoints) croient que cette pratique ne comporte aucun
risque pour la santé, ce qui est une erreur. Un utilisateur sur quatre
mentionne comme principale motivation que l'acquisition d'un bronzage artificiel
lui permettra de se protéger des effets néfastes des rayons
du soleil -ce qui est également une croyance erronée.
Et ce ne sont pas les brûlures qui les arrêteront: 80% des
personnes interrogées ont dit qu'elles avaient l'intention de retourner
au salon de bronzage dans l'année qui vient...
(30 juin)
Le télescope qui ne doit pas déborder
QUEBEC - Depuis 15 ans, une équipe de l'Université Laval
croit détenir la clef de l'avenir de l'astronomie: les télescopes
à miroirs liquide. Placés devant la taille maximale -huit
mètres de diamètre- qu'ont vraisemblablement atteint les miroirs
de verre, lesquels coûtent de surcroît très cher, l'équipe
d'Ermanno Borra se penche sur l'hypothèse des miroirs liquides, et
fait expérience après expérience.
Mais il subsistait un obstacle, de taille: comment diable incliner le
télescope sans renverser le liquide? Dans une édition récente
de l'Astrophysical Journal Letters, Borra et Etienne Artigau, du
département de physique et du Centre d'optique, en compagnie d'Anna
Ritcey, du département de chimie, décrivent une solution possible:
utiliser un liquide possédant une haute viscosité, comme de
l'huile de silicone ou de la glycérine, et y déposer une mince
pellicule de grains d'argent. Résultat: le miroir n'est plus tout
à fait un miroir liquide, mais à mi-chemin entre celui-ci
et un miroir conventionnel.
Les miroirs liquides traînent dans le décor depuis très
longtemps: certains prétendent qu'Isaac Newton lui-même, au
XVIIe siècle, aurait été le premier à en coucher
l'idée sur papier. Mais jusqu'au milieu du XXe siècle, on
a cru qu'il serait impossible de les utiliser, en raison des vibrations
causés par les mouvements du télescope.
En théorie, avec la "recette" proposée par les
trois chercheurs québécois, l'inclination du miroir pourrait
atteindre de 20 à 30 degrés, ce qui, compte tenu des coûts
réduits pour la construction d'un tel miroir, constituerait une révolution
pour l'astronomie.
(25 juin)
Prix de la vulgarisation scientifique
L'Association canadienne française pour l'avancement des sciences
(ACFAS) a désigné les gagnants de son concours annuel de vulgarisation
scientifique, qui vise à pousser les chercheurs à penser davantage
à l'aspect "communication" de leur travail.
Les récompenses sont allées cette année à
Myriam Fortin, pour son article décrivant les avantages des
poteaux de bois plutôt que de métal pour le transport de l'électricité
au Québec; François d'Allaire qui, dans "Il faut
prendre remède à point", parle de chronothérapie;
Nathalie Mousseau, qui explique comment le cartilage de requin serait
capable d'entraver la progression des tumeurs; Dalie Giroux qui décrit
"Le rôle de la philosophie dans la justification de l'ordre politique";
Serge Larivière qui, avec "Haut la queue", fait
partager ses observations sur la vie quotidienne des mouffettes rayées;
et Alain Rochefort qui nous fait entrer dans le monde des supermolécules
et des nanostructures.
Chaque auteur reçoit un prix de 2000$, en plus de voir son article
publié dans l'édition de septembre de la revue Interface.
(23 juin 1999)
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