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Le Québec, chef de bataillon contre le cancer
de la prostate
(ASP) - La Belle Province sert désormais d'exemple
à suivre en matière de dépistage du cancer
de la prostate. En effet, les recherches menées par le
Dr Fernand Labrie, directeur du Centre de recherche du CHUL (Centre
hospitalier de l'Université Laval), et son équipe,
ont contribué à réduire considérablement
le taux des décès liés au cancer de la prostate
: entre 1991 et 1999, on note une baisse de 22% pour la province
de Québec (contre 4,5% pour l'ensemble du Canada), et
de 38% pour la région métropolitaine de Québec
(le taux le plus bas de la province).
Comme bien d'autres cancers, les causes de celui de la prostate
demeurent en partie indéterminées. Dans un tel
cas, mieux vaut prévenir que guérir. Et en matière
de prévention, le dépistage joue un rôle
essentiel. C'est précisément ce que le Dr Fernand
Labrie a mis de l'avant au cours des deux dernières décennies,
à travers son programme inédit de dépistage
massif du cancer de la prostate couplé avec un traitement
précoce de la maladie. Mis en place dans la région
métropolitaine de Québec dès 1988 auprès
des hommes de plus de 45 ans, ce programme a favorisé
une prise en charge rapide des patients et, du même coup,
une efficacité accrue des traitements. Ainsi, parmi les
46 000 hommes choisis au hasard en 1988, 7800 ont bénéficié
d'un suivi allant jusqu'à 10 années. Comparés
aux patients de la région de Québec n'ayant pas
été soumis à ce protocole de surveillance
systématique, ces 7 800 hommes ont vu leurs (mal)chances
de mourir du cancer de la prostate diminuer de 68%.
De plus, le Dr Labrie préconise un traitement hormonal
pour lutter contre la progression de la maladie. Mais il précise
ici que "le traitement hormonal est plutôt efficace
dans les cas de cancer de la prostate moins avancés".
Et la maladie peut être découverte à un stade
moins avancé grâce au dépistage... Fernand
Labrie explique aussi que "le cancer de la prostate évolue
sans symptômes", un phénomène qui accroît
la nécessité des tests de dépistage (notamment
une simple prise de sang destinée à mesurer le
taux de l'antigène prostate spécifique), et l'importance
d'un suivi médical. Ainsi, plusieurs études récentes
menées à travers le monde ont démontré
que, pour les patients soumis au traitement hormonal et suivis
sur une période de 5 ans, les chances de survie ont augmenté
de 20 à 81% selon les cas.
L'efficacité avérée des tests de dépistage
couplés avec un traitement précoce a entraîné
à sa suite des chercheurs du monde entier. Le programme,
mis au point par le Dr Labrie, a notamment fait des émules
aux États-Unis et en Europe, où des programmes
similaires ont été lancés, respectivement
en 1995 et 1994. Nos voisins américains ont ainsi enregistré
une diminution de 15% des décès dus au cancer de
la prostate entre 1991 et 1997. L'American Cancer Society préconise
un dépistage par an pour les hommes de plus de 50 ans.
Gaëlle Schmit
(8 août)
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