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semaine du 7 août 2000

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L'otite: un fléau inuit?

(ASP) - Des polluants responsables d'otites ? Des chercheurs de l'Université Laval viennent d'ajouter un élément à l'inquiétant problème des effets de la pollution sur les populations du Grand Nord. Leur étude a révélé que les mères inuit fortement exposées aux polluants organochlorés donnent naissance à des enfants présentant un risque élevé d'otites.

Avec la méningite et les infections broncho-pulmonaires, l'otite à répitition est un des fléaux qui font rage chez les enfants inuit d'âge scolaire: un quart de ces enfants souffrent de perte d'acuité auditive causée par les otites. Les chercheurs de la Faculté de médecine et de l'Unité de recherche en santé publique de l'Université Laval ont ainsi mené une étude sur 171 femmes du Nunavik et leurs enfants, en vue de cibler les causes du mal.

Dans les 72 heures qui ont suivi chaque accouchement, les scientifiques ont recueilli puis analysé le lait de ces femmes afin de mesurer la concentration de substances organochlorées (des dérivés des molécules de chlore), révélatrice du taux d'exposition du foetus à ces polluants. Une étude préliminaire avait déjà révélé que le lait des femmes inuit présente une concentration en composés organochlorés 10 fois plus importante que celui des femmes habitant le sud du Québec.

Le danger de ces composés réside dans leur capacité à non seulement s'accumuler dans nos tissus gras, mais aussi à franchir le placenta et atteindre le foetus à un moment où il est particulièrement fragile.

Cette nouvelle étude a démontré que le risque qu'un enfant souffre d'otite pendant la première année de sa vie augmente de 50 % lorsque sa mère est fortement contaminée en DDE et hexachlorobenzène, deux pesticides organochlorés. De plus, le risque d'otites à répétition (trois ou plus par an) croît en fonction du degré d'exposition du foetus à ces deux produits. Même le lait maternel, réputé pour protéger les bébés, ne diminue par les risques: 80 % des enfants inuit étudiés ont eu au moins une otite, quel que soit le mode d'alimentation (sein ou biberon). Le pouvoir protecteur du lait maternel ne s'exerce que pendant les trois premiers mois de la vie de l'enfant.

Mais d'où proviennent les polluants organochlorés? Ces produits, transportés sur de longues distances, se concentrent dans la chair des mammifères marins, comme les phoques, les ours polaires et les bélugas, qui font justement le régal du peuple inuit. Les habitants du Nunavik détiennent d'ailleurs le triste record de la population la plus contaminée au monde par les organochlorés... En guise de solution, les chercheurs invitent les Inuit à consommer davantage d'aliments traditionnels riches en éléments nutritifs (et pauvres en polluants), comme l'omble chevalier.

Gaëlle Schmit

(9 août)

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