Ce gène vous rend-il nerveux?
(ASP) - Grâce aux tests de dépistage génétique,
on peut maintenant savoir si l'on est prédisposé à
développer certains types de cancers. Le problème c'est qu'on
a tendance à sous-estimer l'ampleur de la détresse du patient
qui se fait dire qu'il possède le gène en question.
C'est ce que révèle une étude parue ce printemps
dans la revue scientifique Journal of Clinical Oncology, effectuée
par 11 chercheurs américains des universités Harvard et Pennsylvanie
et par Michel Dorval, du Groupe de recherche en épidémiologie.
L'un des aspects de cette recherche a été de vérifier
auprès de 65 personnes provenant de familles fortement frappées
par le cancer, si les gens ayant déjà eu cette maladie ont
tendance à sous-estimer l'ampleur de leurs réactions lors
d'un nouveau diagnostic positif.
Grâce aux données recueillies, les chercheurs ont remarqué
que les personnes qui n'avaient pas eu le cancer auparavant anticipaient
correctement leurs réactions (inquiétude, tristesse, colère,
culpabilité, soulagement, joie), et ce peu importe les résultats
de leur test de dépistage.
Par contre, selon M. Dorval, "les personnes qui ont déjà
souffert du cancer sont plus inquiètes, plus en colère et
plus tristes qu'elles ne l'avaient anticipé".
Près de 10 participants ignoraient avant les tests si leur maladie
était liée à un facteur génétique. Or,
des statistiques démontrent qu'environ 5% à 10% des cancers
du sein sont transmis de façon hériditaire.
Il est difficile pour les personnes porteuses de ce gène de ne
pas se sentir coupable. "Le fait d'être porteur d'un gêne
de susceptibilité augmente les probabilités d'avoir à
nouveau cette maladie. Il peut également contribuer au sentiment
de culpabilité, à l'idée d'avoir transmis ce gêne
à leurs enfants", déclare Michel Dorval.
Dans le but d'aider les personnes qui participent à ces tests,
l'étude souligne l'importance d'offrir des services de counseling
aux participants. Cela permettra de favoriser un meilleur ajustement psychologique
à la suite des résultats fournis ainsi qu'un suivi médical
adéquat.
Lucie Beaupré
(10 août)
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