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semaines des 16 et 23 août 1999

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Un outil de gestion contre l'effet de serre

MONTREAL - Tout le monde semble s'entendre là-dessus: les effets dramatiques des changements climatiques obligent à réagir au plus vite. Mais personne ne sait trop par où commencer. Pourquoi ne pas le demander à l'ordinateur?

Avec un modèle appelé MARKAL (pour MARKet AnaLysis), le Groupe d'étude et de recherches sur l'analyse des décisions (GERAD) analyse désormais les changements climatiques et identifie des actions à entreprendre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et ce, tout en minimisant les impacts socio-économiques dans les différents secteurs concernés.

Le Canada est le deuxième plus important pays producteur de gaz à effet de serre: quelques tonnes par habitant derrière les États-Unis. Plus de 160 pays ont signé le protocole de Kyoto, les engageant à réduire leurs émissions de ces gaz, principalement causés par la combustion de carburants fossiles.

MARKAL est un modèle élaboré qui inclut toutes les sources de gaz à effet de serre, leur intensité, les données économiques des secteurs émetteurs et les sources alternatives d'énergie moins polluantes. Directeur du projet MARKAL et professeur de gestion à McGill, le Dr Jacques Loulou est confiant que le modèle éclairera le gouvernement canadien quant à l'ensemble des actions à entreprendre pour réaliser l'objectif Kyoto, en identifiant les quantités optimales de réduction, pour chaque secteur économique impliqué. "Nos résultats préliminaires démontrent que la solution repose sur une panoplie d'actions à entreprendre. Autant des programmes de réduction d'énergie à la source, que l'énergie éolienne et l'injection de CO2 dans la croûte terrestre."

Contrairement à certains de ses collègues, le chercheur croit que l'objectif Kyoto est atteignable et économiquement viable pour le Canada. "Il y aura des coûts bien sûr, dit-il, mais la facture ne sera pas si élevée. Certains secteurs seront plus touchés que d'autres, certaines provinces souffriront moins que d'autres, mais le coût sera acceptable pour les Canadiens." Qui plus est, il voit l'objectif Kyoto comme un premier pas. Des réductions plus importantes seront nécessaires pour véritablement enrayer le problème des changements climatiques.

(25 août 1999)

Patrick Henn


L'UQAM dans l'Atlantique

MONTREAL - Une équipe de l'UQAM a animé cet été une campagne océanographique internationale dans l'Atlantique Nord. C'est à bord d'un des plus grands navires scientifiques au monde, le Marion-Dufresne, que Claude Hillaire-Marcel, professeur au département des sciences de la terre et membre du Centre de recherche en géochimie isotopique et en géochronologie, a co-dirigé cette équipe.

Leur travail s'inscrit à l'intérieur du programme international d'étude des changements planétaires -incluant les changements climatiques. En 1999, les efforts auront été concentrés sur cette vaste campagne en mer qui, de juin à septembre, comprenait des opérations dans les régions côtières d'Amérique, d'Europe et des Antilles. Parmi les objectifs scientifiques: étudier les courants océaniques et leur circulation, les flux de chaleur en provenance des fonds de l'océan et prélever des carottes (on appelle ainsi les longs, parfois très longs, échantillons de terre que ramassent les chercheurs); ces dernières devraient, espère-t-on, fournir des données sur les oscillations de températures et les hauts et les bas des courants océaniques -des variations qui se mesurent non pas en années, mais en siècles, voire en millénaires. Déjà, de telles données ont été tirées de carottes de glaces prélevées au Groenland: les prélèvements de cet été devraient en théorie permettre de compléter ces informations.

(23 août)


Coupez dans le gras

QUEBEC - Une alimentation faible en gras réduirait par trois les risques de décès chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate. La nouvelle n'a en soi rien de neuf, mais le chiffre, lui, l'est. On le retrouve dans une recherche publiée en juin dans la revue European Urology par des chercheurs de la Faculté de médecine de l'Université Laval. "S'il existe un lien de cause à effet entre la consommation de gras saturés et l'évolution du cancer de la prostate, une réduction à moins de 10% des calories ingérées sous forme de gras saturés devrait réduire le risque de mourir d'un cancer de la prostate", estiment les chercheurs, cités par le Fil des événements. Un objectif qui se trouve justement à correspondre aux recommandations que font depuis longtemps les médecins en matière de promotion de la santé et de prévention des maladies cardio-vasculaires et du cancer.

(23 août)


Deux découvertes pour le prix d'une

QUEBEC - C'est non seulement la première fois qu'on arrive à cultiver une lignée de cellules responsables de l'endométriose, mais en plus, au passage, on effectue une découverte importante pour la recherche sur le cancer.

Chez la femme, lors des menstruations, il peut parfois y avoir un reflux sanguin de l'utérus vers les trompes de Fallope. Du sang ainsi que des cellules de la paroi intérieure de l'utérus, l'endomètre, se retrouvent alors à l'intérieur de la cavité abdominale. Jusqu'ici, rien d'anormal, mais chez près d'une femme sur dix en âge de se reproduire, ces cellules de l'endomètre se mettent à croître de façon désordonnée. Ainsi, des amas de cellules, ou lésions, se forment et viennent s'implanter sur les trompes de Fallope, les ovaires ou même un peu n'importe où dans l'abdomen. C'est ce qu'on appelle l'endométriose. Les femmes victimes de cette maladie pourront souffrir de douleurs abdominales ou pelviennes mais aussi d'infertilité: 40% à 45% des femmes infertiles seraient atteintes d'endométriose.

Les traitements hormonaux et chirurgicaux d'aujourd'hui ont peu d'effets sur l'infertilité. Pour pouvoir un jour mieux traiter l'endométriose, on doit pouvoir faire des essais directement sur les cellules qui en sont responsables. Les lésions sont toutefois trop petites pour rendre possible de telles études.

Des chercheurs du Département d'obstétrique et de gynécologie de l'Université Laval et du Centre de recherches de Saint-François d'Assise, dirigés par le Dr Ali Akoum, ont donc mis au point une lignée de cellules endométriosiques - qui causent l'endométriose ­ immortelles. Ces cellules peuvent se reproduire indéfiniment, tout en gardant leurs propriétés initiales, ce qui permet de les étudier autant qu'il le faudra. Elles ont d'ailleurs d'ores et déjà servi à identifier l'un des facteurs responsable de leur prolifération anarchique.

Pour rendre les cellules endométriosiques immortelles, les chercheurs ont eu recours à un virus, le SV40, reconnu pour être impliqué dans plusieurs types de cancers humains. En effet, en rendant les cellules immortelles, ce virus favorise l'apparition de tumeurs ou autres lésions cancéreuses. La surprise, soulignée avec enthousiasme par l'un des spécialistes du American Journal of Pathology, c'est que le SV40 peut transformer une cellule sans avoir à y intégrer son propre ADN. Un dogme est ainsi tombé, puisque les spécialistes croyaient depuis longtemps cette intégration essentielle à l'établissement de l'immortalité des cellules.

Comme le Dr Akoum et son équipe s'intéressent plutôt à l'endométriose qu'au cancer, il se dit tout à fait prêt à collaborer avec d'autres équipes intéressées par sa découverte sur le SV40. Après tout, il faut bien faire avancer la science !

Anouk Gingras

(11 août 1999)


Institut d'études anciennes

QUEBEC - Depuis juin, l'Université Laval compte un Institut d'études anciennes, résultat d'une entente entre trois facultés: lettres (qui inclut le département d'histoire), philosophie et théologie. Le nouvel institut répond donc aux voeux de ceux qui souhaitaient regrouper l'enseignement des études anciennes, jusqu'ici dispersé sur le campus.

(16 août)


Institut des matériaux

SHERBROOKE - Grâce à un apport de 15 millions$, l'Université de Sherbrooke va pouvoir réaliser ce qu'elle décrit comme "le plus important projet de recherche de son histoire": l'Institut des matériaux et des systèmes intelligents (IMSI).

Les matériaux et les systèmes intelligents ont commencé à apparaître dans notre quotidien: freins à antiblocage sur les automobiles, pilotes automatiques des avions, senseurs sur certains ponts. On s'attend à ce qu'ils en viennent à toucher tous les secteurs d'activités. L'IMSI se consacrera tout particulièrement à trois volets: "l'intelligence embarquée", comme le contrôle du bruit dans les industries ou les transports; "l'intelligence intégrée à un système" (au niveau microscopique), comme des fibres actives qui percevront le travail des pales d'un hélicoptère et donneront des instructions pour réduire cet effort; "l'intelligence intrinsèque" (au niveau atomique) qui déterminera l'agence atomique de l'ensemble et son conditionnement, par exemple dans des dispositifs électroniques quantiques.

L'IMSI rassemblera plusieurs équipes de recherche: plus de 40 de personnes provenant de trois facultés (génie, sciences et médecine). Ses promoteurs s'attendent à ce que le XXIe siècle soit celui des matériaux intelligents, et entendent bien participer à la vague.

(16 août)

 


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