... au Québec
semaine du 20 décembre 1999

En manchette cette semaine

Les capsules de la semaine

Archives des capsules québécoises


LE KIOSQUE
Pour savoir quoi lire en science cette semaine


Qui sommes-nous?


Retour à la page d'accueil




La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence Science-Presse

 

Passer à l'acte le 1er janvier 2000

(ASP) - Si les membres de sectes doivent décider de mettre fin à leurs jours le 1er janvier 2000, ce ne sera pas faute d'avoir été étudiés par des criminologues et autres psychologues. A elle seule, Dianne Casoni, psychologue et professeure à l'Ecole de criminologie de l'Université de Montréal, reçoit des ex-adeptes dans son cabinet depuis pas moins de 25 ans. Plus récemment, elle s'est particulièrement intéressée aux dérapages appréhendés chez les groupes qui prévoient la fin du monde pour le 1er janvier 2000. Et à son avis, la plus grande menace ne provient pas des organisations bien établies, connues de la police et comptant tout au plus des centaines de membres, mais des groupuscules nés au cours des dernières années, voire des derniers mois, sans structures et sans dossiers policiers. Des groupes où, en général, tout repose sur un leader charismatique qui a réuni "de un à quatre membres" autour de son "projet"...

"La crainte de voir des gens mettre à exécution des projets suicidaires est réelle", déclarait récemment Dianne Casoni au journal Forum. D'autant plus que certains de ses leaders sont au-dessus de tout soupçon, comme le rappelle la sinistre histoire du révérend Jim Jones, apprécié pour ses oeuvres de bienfaisance dans les années précédant le suicide collectif de 1978, en Guyane.

"Le passage à l'acte chez les groupes sectaires est un phénomène encore peu étudié en criminologie", ajoute Elizabeth Campos, du Centre international de criminologie comparée de l'Université de Montréal, et auteure d'une thèse de doctorat, à Marseille, sur le phénomène sectaire et le droit pénal, venue de France pour étudier avec Mme Casoni. Le passage à l'acte est d'autant plus difficile à étudier que tout ce qui le précède l'est tout autant: la thèse de la manipulation mentale est-elle défendable en cour? Par exemple, où commence et où finit le consentement du membre d'une secte, lorsqu'il s'agit de faveurs sexuelles réclamées par le gourou?

(23 décembre 1999)


Une lentille contre les maux de dos

(ASP) - Curieuse combinaison: pour prévenir les maux de dos, portez des verres de contact ou de meilleures lunettes.

Du moins, si vous travaillez toute la journée devant un ordinateur. Selon Benoît Frenette, de l'Ecole d'optométrie de l'Université de Montréal, ceux qui attribuent leurs douleurs à la nuque et au dos à la mauvaise qualité des chaises et de l'environnement de travail font fausse route: dans bien des cas, des lunettes mieux ajustées pourraient régler le problème.

Par exemple, explique-t-il, chez les presbytes qui portent des lunettes ordinaires de lecture, la vision doit constamment s'ajuster à deux plans de lecture, celui de l'écran et celui des documents posés sur leur bureau. En tentant de faire la "mise au point", ces personnes adoptent de mauvaises postures. Or, il existe sur le marché des lentilles dites progressives, qui permettent autant de corriger la vision de près et de loin que la vision intermédiaire correspondant à l'écran. Ces lentilles progressives pourraient faire l'affaire pour ceux qui éprouvent de la difficulté à voir de loin. Pour les autres, de nouveaux types de lentilles ophtalmiques, conçues spécialement pour les besoins de ces travailleurs sédentaires, augmenteraient apparemment les champs de vision, selon une étude menée par Benoît Frenette.

(22 décembre)


Le diplôme d'études secondaires sans valeur

(ASP) - Au Canada, le détenteur d'un diplôme d'études secondaires (DES) n'obtiendra pas un salaire plus élevé que celui qui a décroché avant la fin du secondaire. C'est ce que révèle un rapport du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), qui révèle du même coup la faible valeur qu'a désormais, dans nos sociétés, le DES.

Autrement dit, selon cette étude, dirigée par Daniel Parent, économiste à l'Université McGill, la seule façon pour les détenteurs d'un DES d'améliorer leur sort, c'est de se rendre au cégep. "Le DES comme tel ne mène pas à grand-chose", résume lapidairement le chercheur en entrevue à La Presse. "La vraie valeur d'un diplôme secondaire, c'est la possibilité qu'il offre de continuer ses études."

La recherche a consisté en une analyse des données des recensements de 1981 à 1996 et des résultats d'une enquête de Statistique Canada auprès de 6000 jeunes adultes.

(22 décembre)


Oiseaux sur la ligne

(ASP) - Les oiseaux perchés sur des lignes à haute tension voient peut-être leur horloge biologique perturbée. Dans les faits, on n'en est pas sûr, mais une chercheure de l'Université McGill vient à tout le moins de constater quelque chose d'étrange: les crécerelles mâles -un oiseau de proie- qui ont été davantage exposés que les autres au rayonnement électro-magnétique pendant deux saisons consécutives voient leur niveau de mélatonine -une hormone "nocturne" liée à l'horloge biologique- décliner en six semaines, plutôt qu'en dix semaines, comme c'est normalement le cas. Selon Kimberly Fernie, les femelles ne semblent pas affectées.

La production de mélatonine varie de façon naturelle en fonction des saisons, et de la succession jours-nuits. Dans un article publié par Environmental Health Perspectives, la chercheure émet l'hypothèse que cette hormone réagisse au rayonnement électro-magnétique comme s'il s'agissait de lumière -et que son cycle naturel soit en conséquence perturbé.

(22 décembre)


Commercialiser l'humain

(ASP) - On en a parlé à plusieurs reprises sur ce site depuis trois ans : alors que les connaissances en génétique progressent à une vitesse stupéfiante et que la " cartographie " du génome humain approche de sa fin, la question de la commercialisation de ces découvertes se fait de plus en plus pressante : peut-on déposer un brevet sur un gène? Peut-on faire un profit grâce à lui, si tant est que ce gène permet de produire un nouveau médicament?

Trois chercheures québécoises de renommée internationale ajoutent leur voix au débat dans la dernière édition de la revue Science. Dans le cadre d'un texte d'opinion sur la "commercialisation de la recherche génétique", Bartha Maria Knoppers, Marie Hirtle et Kathleen Cranley Glass, du Centre de recherche en droit public, Projet Génétique et Société, à l'Université de Montréal, commencent par une évidence : en ce qui concerne les dons d'organes, il y a au moins consensus pour s'opposer à leur commercialisation. Pourquoi n'en est-il pas de même pour les gènes?

Parce qu'il y subsiste une confusion sur les enjeux. Or, il est de première importance de lever cette confusion, si on veut voir les dirigeants oser prendre une décision, dans un sens ou dans l'autre. Faut-il aborder ces enjeux sous l'angle des droits humains, en fonction des chartes des droits et autres conventions internationales, qui, toutes, nécessitent ultimement l'appel aux tribunaux, avec la lenteur que cela suppose? Faut-il imaginer une approche statutaire, c'est-à-dire exiger une loi spécialement taillée pour régler cette question, une approche qui a l'avantage de la clarté, mais le désavantage de ne tenir compte que des technologies actuelles, dans un domaine où tout évolue très vite? Faut-il préférer une approche administrative, par l'intermédiaire, par exemple, d'un code de déontologie ou d'un comité de surveillance? Ou faut-il laisser le marché décider?

Chacune de ces quatre voies, écrivent nos trois auteures, a ses avantages et ses désavantages, et doit être examinée avec attention, en étant conscient que le contexte technologique, social et politique autour de ces questions est en constante évolution. Il existe des solutions, faisant appel à une de ces approches, qui peuvent solutionner des problèmes partiels (par exemple, celui des brevets sur les gènes); dans bien des cas, ces solutions existent déjà (le Bureau national des brevets, par exemple) et les organismes concernés auraient tout intérêt à devenir les chefs de file dans le domaine qui les concerne, avant que le débat ne devienne encore plus complexe. il ne faut pas espérer pouvoir trouver l'approche-miracle qui solutionnerait tout d'un seul coup.

(20 décembre)

Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie. Vous voulez utiliser ces capsules? N'oubliez pas de mentionner la source! Vous voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous!

 

En manchettes sur le Net

La Science d'ici et d'ailleurs

Le Kiosque

Science pour tous

Hebdo-Science

Meilleurs sites en science

Bric-̀-Brac

CyberExpress

C'est quoi l'ASP

Hommages ̀...

La Qu®te des origines

Le Monde selon Goldstyn

Questionnaire