Semaine du 4 mai 98

En manchettes la semaine dernière:
Une fin de siècle tout en chaleur

A lire également cette semaine:
Il était une fois, dans une galaxie très lointaine...

Des Japonais auraient créé un chromosome artificiel...

...et des Américains, un vaccin contre la carie

Météorites gelées

Et plus encore...


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Pilule bandante


C'est la pilule de tous les fantasmes, mais aussi celle de toutes les blagues: depuis une semaine, on dit d'elle qu'elle fait lever... les tabous. Que partout où elle passe, elle est accueillie avec vigueur. Et ainsi de suite...


Nous parlons, bien entendu, du Viagra, cette petite pilule bleue dont nous avions déjà parlé dans cette même page il y a un mois (capsules du 6 avril) au moment de son approbation par l'Administration américaine des aliments et drogues (FDA). Et qui, depuis, s'est transformée en une véritable folie furieuse aux Etats-Unis: selon une estimation du Time Daily le 23 avril, on en était, aux Etats-Unis seulement, à plus de 40 000 prescriptions par jour ! A 7 ou 10$ la bouteille, faites le calcul...

En quelques semaines, Viagra s'est approprié plus des trois quarts du marché des médicaments contre l'impuissance.

"C'était à prévoir, écrit le Time Daily: un pays qui trouve dans le Prozac une excuse pour s'envoyer en l'air à cause d'une mauvaise coiffure, était destiné à devenir cinglé devant un médicament qui promet -et remplit ses promesses!- le Saint Graal sexuel."

Et la compagnie derrière ce miracle pharmaceutique, Pfizer, n'a même pas eu à payer de campagne publicitaire...

"On assiste à un incroyable intérêt envers cette pilule, et cela nous apprend quelque chose sur notre culture", disait le 26 avril Steven Lamm, qui enseigne à l'Ecole de médecine universitaire de New York, et qui était interrogé à la Une du Washington Post.

L'attention a été relancée la semaine dernière par une autre Une, celle du Time, et le reste du monde a alors pris connaissance de la folie furieuse qui avait gagné les Etats-Unis.

Evidemment, on ne peut nier que le Viagra touche les hommes à une endroit sensible -à tous les sens du terme. Cette "pilule de l'érection", comme on l'appelle, qui serait efficace dans 60% des cas, devient, il n'est pas inutile de le souligner, la première pilule destinée à combattre l'impuissance masculine: les autres traitements, en effet, nécessitent des injections... là où ça fait mal.


Une pilule qui fait lever l'argent

Pfizer s'en frotte les mains. Elle a mis au point une pilule -tout à fait par hasard, en cherchant à mettre au point un médicament pour le coeur!- à un moment qui n'aurait pu être plus propice: à toutes les huit secondes, un nouveau baby-boomer atteint la cinquantaine.

C'est qu'ils sont bourrés d'argent, et drôlement nombreux, ces baby-boomers qui ne veulent pas vieillir. Dans son dossier, le Time évalue à un incroyable 20 milliards de dollars l'industrie du rajeunissement -des produits contre la calvitie aux pilules contre les attaques cardiaques en passant par les pommades anti-rides. A lui seul, le Viagra pourrait représenter des ventes de 2 milliards en l'an 2000.

Et est-il besoin de mentionner que, depuis l'an dernier, les actions de Pfizer ont bondi de 45$ à 118,25$? Et que Pfizer travaille d'ores et déjà à une super-Viagra, qu'il prévoit sortir dans quatre ou cinq ans?

Certains disent que cette pilule pourrait avoir un impact aussi grand sur la société que l'avait eu la pilule anticonceptionnelle, il y a 40 ans. Avec une différence qui souligne toute l'ironie de la chose: la pilule anticonceptionnelle a transformé une génération qui était au début de sa vie sexuelle. Le Viagra pourrait transformer cette même génération... qui en est à sa fin.

Ce qui soulève d'autres questions, qui n'ont rien de médicales: comme le demande le Time Daily dans son sondage: le Viagra va-t-il rendre le sexe artificiel?

Ou, pour reprendre les propos du chroniqueur de La Presse, Pierre Foglia: "Combien on parie qu'un soir, vous serez là, dans le lit, tout raidi de bonheur, quand elle s'effondrera en larmes et dira quelque chose comme: "Ca ne peut pas continuer comme ça, faut que je sache, c'tu moi ou le Viagra?"


 

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