Semaine du 8 novembre 1999

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La nature et la culture des rats


C'
est un des débats les plus anciens de la biologie, sinon de la philosophie: l'inné et l'acquis. Ou la nature et la culture, comme on dit aujourd'hui. Un animal possède-t-il dans son crâne, dès sa naissance, tout ce qu'il a à savoir, ou peut-il apprendre? Et s'il peut apprendre, jusqu'à quel point cela orientera-t-il sa vie?

 

Eh bien, un groupe de chercheurs vient d'annoncer dans la revue Science que les traits de personnalité d'un rat sont davantage le résultat de "l'enseignement" que des gènes. Bref, chez les rats, la "culture" l'emporterait sur la "nature".

Les quatre chercheurs de l'Université McGill, à Montréal (Québec), se sont penchés pendant trois générations -de rats- sur la façon dont les mamans-rats élèvent leur petits. Et ils ont constaté que ceux qui étaient plus dorlotés, léchés, gardés au chaud, devenaient moins craintifs que les bébés dotés d'une mère plus "discrète".

A priori, la relation semble logique: un psychologue de l'enfance aurait exactement dit la même chose. Mais on parle de rats ici, et non d'humains. Et pour les rats, la relation était tout sauf évidente.

Jusqu'ici, on avait en effet pu constater que des traits de personnalité -comme un tempérament plus craintif- pouvaient être innés, c'est-à-dire transmis génétiquement du parent à l'enfant. Avec cette découverte de l'équipe de Michael Meaney, la perspective se trouve donc renversée: le comportement de la mère a une influence non pas obscure, mais déterminante sur le comportement.

Pour s'en assurer, Darlene Francis, Josie Diorio, Dong Liu et Michael J. Meaney, ont carrément pris des bébés nés de parents craintifs et les ont confiés aux bons soins de mères non-craintives. Mêmes résultats: mieux ils étaient dorlotés, mieux ils s'en sortaient dans la vie.

Ayant étudié trois générations de rats, les trois chercheurs ont même pu constater que cet "apprentissage" pouvait lui aussi se transmettre: les bébés qui avaient eu des mères plus attentionnées avaient eux aussi tendance, une fois adulte, à devenir des mères plus attentionnées. En revanche, ceux qui avaient été négligés faisaient des parents plus dissipés. Ca ne vous rappelle pas quelque chose?

"Nos découvertes sur des rats, soulignent les chercheurs au cas où quelqu'un n'aurait pas encore compris, devraient s'avérer utiles pour une meilleure compréhension de l'importance d'avoir des programmes d'intervention très tôt chez les humains."

 

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