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Semaine du lundi 12 mai 1997


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En manchettes sur le Net est une production Agence Science-Presse

 

Des souris et des téléphones

Des souris exposées aux mêmes radiations auxquelles sont soumis les propriétaires de téléphones cellulaires ont développé deux fois plus de cancers du système immunitaire que leurs congénères.

 

Les spécialistes des impacts biologiques des radiations micro-ondes se sont empressés de lancer un appel au calme aux utilisateurs de téléphones cellulaires, mais la nouvelle, rendue publique la semaine dernière, est venue jeter une douche d'eau froide. Au cours des derniers mois, les rumeurs catastrophiques de l'an dernier -alors qu'on s'était mis à associer étroitement tumeurs au cerveau et téléphones cellulaires- avaient paru s'estomper, et l'optimisme était revenu.

D'autres recherches sont nécessaires avant de sauter aux conclusions, a notamment déclaré au New Scientist John Stather, adjoint au directeur du Bureau national de prévention radiologique, en Grande-Bretagne.

"C'est très certainement la première preuve animale laissant suggérer que les ondes radio peuvent causer le cancer dans certaines conditions", a déclaré à l'Associated Press un expert de Milwaukee, John Moulder, éditeur de la revue Radiation Research, où est publié l'article.

La recherche, menée en Australie, a porté sur 200 souris génétiquement altérées pour être davantage prédisposées à développer des lymphomes, ou cancers des globules blancs. La moitié de ces souris a été exposée à des micro-ondes similaires à celles produites par un téléphone cellulaire de modèle européen standard, pendant une heure et demi chaque jour, d'une puissance équivalente à celle d'un appareil tenu à la main à proximité de la tête.

Après 18 mois, les souris exposées aux radiations avaient 2,4 fois plus de lymphomes que les souris non-exposées.

"Ces résultats nous ont surpris, a déclaré au New Scientist Alan Harris, de l'Institut de recherche médicale de Melbourne. Il y en avait beaucoup plus (de cancers) que ce que nous avions prévu."

La recherche était financée par Telstra, une compagnie australienne de télécommunications, qui gère une division de téléphonie cellulaire.

Depuis la mise en marché des téléphones cellulaires, au milieu des années 80, au moins huit personnes ont déposé des poursuites, affirmant que l'appareil était la cause de leurs tumeurs au cerveau. Mais aucune de ces poursuites n'a pu se rendre jusqu'en cour, en raison de l'absence de preuves scientifiques.

L'étape suivante consistera à reprendre cette recherche, cette fois sur des animaux qui ne sont pas prédisposés à développer un cancer. Si les résultats devaient être les mêmes, il serait cette fois très difficile de mettre en doute ces conclusions.

On ignore toutefois de quelle façon les micro-ondes pourrait entraîner le cancer. On sait déjà que l'énergie émise est insuffisante pour causer des dommages à l'ADN par le déplacement d'électrons, au contraire des radiations à haute énergie, comme les rayons ultraviolets ou les rayons-X. Certains chercheurs émettent l'hypothèse que les micro-ondes posséderaient toutefois suffisamment d'énergie pour faire vibrer plus que la normale la chaîne d'ADN, ce qui pourrait augmenter la possibilité de voir se produire des altérations chimiques