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Echec cuisant

La sonde martienne russe plonge dans le Pacifique

 

L'échec de la sonde russe Mars 96, la deuxième des trois sondes lancées vers Mars cet automne, et la plus ambitieuse des trois, porte un dur coup au programme d'exploration de la planète rouge qui s'était mis en branle ce mois-ci, mais plus encore, au programme spatial russe -ou à ce qui en reste.

Deux semaines après la sonde américaine Mars Global Surveyor (voir à ce sujet
la manchette de la semaine dernière), et trois semaines avant l'autre sonde américaine, Mars Pathfinder, Mars 96 devait s'envoler vers Mars, et y déposer deux stations automatiques en septembre 1997. Le 16 novembre dernier, 53 minutes après son décollage, les fusées qui devaient lui faire quitter l'orbite terrestre cessaient de fonctionner. Le 17, elle plongeait dans le Pacifique, à quelques centaines de kilomètres des côtes du Chili -heureusement loin de toute terre habitée, rapporte le Washington Post.

La sonde est tombée dans l'océan à 20 h 30 heure normale de l'Est le dimanche 17 novembre, rapportent les autorités américaines, citées par CNN. Les très grandes profondeurs à cet endroit rendent toute récupération des débris peu probable.

La sonde transportait quatre réacteurs au plutonium, et les autorités américaines qui suivaient l'appareil en perdition à la trace avaient d'abord annoncé une chute en Australie, provoquant du même coup une belle frousse là-bas. Il n'y aurait pas de risques d'irradiation.

Que reste-t-il du programme spatial russe?

Mars 96, avec ses six tonnes, ses 64 millions$ en équipements, et son programme qui en faisait la plus ambitieuse des trois sondes lancées cet automne, était l'aboutissement d'un projet de 15 ans, ultime héritage de l'époque où la science soviétique avait les moyens de ses ambitions. A présent, la NASA s'inquiète, elle qui dépend étroitement des Russes pour la future station spatiale internationale.

On aurait eu du mal à deviner l'existence d'inquiétudes, à lire les dépêches optimistes en provenance, par exemple, de CNN, 24 heures avant le lancement.

Certains s'interrogeaient, il est vrai. Le Telegraph de Londres soulignait par exemple, à deux jours du lancement, que certains des équipements n'avaient encore jamais été testés. Que les Russes "avaient mis tous leurs efforts dans cette sonde. Des gens y ont travaillé pendant des mois sans être payés." Au point de mettre tous leurs oeufs dans le même panier.

De plus, Mars 96 étant une mission internationale, il s'agit d'un échec durement ressenti pour d'autres scientifiques, qui avaient investi eux aussi des années de travail dans "leur" expérience,
entre autres des Britanniques.

Mais rien de comparable avec ce que doivent aujourd'hui ressentir les scientifiques russes, chez qui l'impact de cet échec cuisant risque d'être important. Le maintien d'un important programme spatial dans les temps difficiles que connaît la Russie, risque d'être sérieusement remis en question.



La page d'accueil de la mission Mars 96.
Une semaine après la catastrophe, la page d'accueil de ce site qui se voulait prestigieux n'avait pas été changée d'un iota, et le paragraphe d'introduction avat l'air singulièrement pathétique: "L'objectif principal des études russes du système solaire pour les 10-15 prochaines années, c'est Mars et le projet Mars 96."

Une nouvelle brève annonce tout de même du bout des lèvres l'accident, et conduit à des chiffres et tableaux pour spécialistes.

 

Avec le lancement, le jeudi 7 novembre, de la première de ces trois sondes, baptisée Mars Global Surveyor, les médias américains ont évidemment beaucoup parlé de Mars. Le Washington Post a notamment publié deux articles, avant et après le lancement, qui reprennent toutefois, sans les développer, les mêmes points que le texte de l'Agence Science-Presse publié il y a deux semaines.

CNN y a également consacré un reportage qui ne contient guère plus d'informations, mais offre quelques intéressantes photos, et une entrevue sonore avec le scientifique en chef de la NASA.

Pour suivre la mission au jour le jour: voyez la page officielle de la sonde Mars Global Surveyor.

La mère de toutes les légendes martiennes: le roman La guerre des mondes (War of the Worlds), écrit il y a près d'un siècle par H.G. Wells.

Enfin, l'Agence Science-Presse reviendra souvent sur les missions martiennes, notamment avec le lancement, le 3 décembre, de la deuxième sonde américaine, qui pourra de plus être suivie à la trace tout au long de son périple de huit mois vers la planète rouge. Surveillez nos manchettes!