Un conseiller scientifique pour le
premier ministre
(ASP) - Ca ne s'était pas vu depuis
longtemps: le premier ministre du Canada a maintenant
son conseiller scientifique. Un symbole, imaginent déjà
les plus optimistes, de l'importance qu'accordera Paul
Martin à la science.
Selon le Globe and Mail, ce serait
même la première fois de l'histoire du Canada
qu'un premier ministre aurait son "conseiller scientifique
national". En fait, le poste a déjà existé,
notamment dans les années 60, mais le titre était
différent.
L'heureux élu s'appelle Arthur Carty.
Il est chimiste et jusqu'à la nomination de Paul
Martin comme premier ministre, il était, depuis
1994, président du Conseil national de recherches
du Canada, principal organisme gouvernemental de promotion
et d'encadrement de la recherche scientifique.
Sa présence dans le cercle des intimes
du premier ministre a été saluée
jusque dans les pages de la revue scientifique britannique
Nature. Qui n'a toutefois pas manqué de
souligner l'orientation "commerciale" que le nouveau premier
ministre semble déjà vouloir donner à
la recherche: dans un discours prononcé à
Montréal en octobre, il lançait un appel
à un "changement fondamental dans la façon
dont nos institutions de recherche évaluent le
potentiel économique de leurs découvertes".
Le premier ministre britannique, le président
des Etats-Unis et de nombreux autres chefs d'Etat et de
gouvernement des pays riches, ont pratiquement toujours
eu un conseiller scientifique. A ce titre, le Canada était
une anomalie, selon le vice-président à
la recherche de l'Université d'Ottawa, Howard Alper.
"Nous n'avons pas une très forte
culture scientifique au Canada, a déclaré
Arthur Carty au Globe and Mail, et c'est en partie
parce que les politiciens, sauf quelques exceptions notables,
ne sont pas intéressés par la science."
Autrement dit, le nouveau conseiller a du pain sur la
planche.