Sommaire des
nouvelles québécoises
En manchette
cette semaine
Les capsules
de la semaine
LE KIOSQUE
de la recherche au Québec
Les communiqués de presse, dans tous les champs du savoir!
|
Jusqu'où iront les biotechnologies?
(ASP) - Martin Petit, accusé de méfait pour
avoir apposé des étiquettes anti-OGM sur des produits
dans un supermarché en mai dernier, avait du soutien à
l'UQAM mercredi dernier, jour de son procès. Des groupes
sensibles à sa cause (dont Greenpeace, les éditions
Écosociété et Biotech Action Montréal)
présentaient une conférence intitulée "Les
dérives des biotechnologies", mettant en vedette
Louise Vandelac et Brewster Kneen.
Ce dernier, auteur du livre Les Aliments trafiqués,
a passé 15 ans à élever des moutons en Nouvelle-Écosse
avant de commencer à donner des conférences sur
diverses questions relatives à l'agriculture et l'alimentation.
Il édite une revue intitulée Ram's Horn,
qui dénonce les abus de la grande industrie alimentaire.
L'emprise que détiennent les multinationales dans le domaine
est manifestement un sujet qui le préoccupe. "Un
professeur de Harvard a déjà utilisé l'expression
"triple hélix" (plutôt que " double
hélix ") en disant qu'aux deux branches de l'ADN
devait s'ajouter le contexte, parce que sans contexte, rien n'a
de sens. Je pense qu'on peut aussi voir cette expression d'une
autre façon: aujourd'hui, la troisième branche
représenterait les entreprises transnationales."
Selon Brewster Kneen, Industrie Canada et les ministères
de l'Agriculture et de la Santé font tout simplement la
promotion du génie biogénétique. "Qu'ils
aient à la fois le mandat de promouvoir et réguler
les biotechnologies, n'est-ce pas contradictoire?, a-t-il demandé.
Et n'est-ce pas suspect qu'ils se soient tant hâtés
de mettre sur le marché les produits de cette industrie,
sans donner d'explications au public?"
Il raconte que lors d'une session d'information à laquelle
il participait, il a entendu une représentante d'une entreprise
de biotechnologies expliquer qu'on ne pouvait étiqueter
les produits contenant des OGM parce qu'il était désormais
impossible de les isoler dans le processus alimentaire. "Quand
le cheval est parti, il est trop tard pour fermer la barrière",
aurait-elle ajouté. Et voilà qui suffit à
confirmer à ses yeux pourquoi Agriculture Canada voulait
agir rapidement. D'aucuns pourraient l'accuser de sauter aussi
vite aux conclusions que ceux qu'il dénonce...
Des OGM au clonage
Louise Vandelac, professeur à l'UQAM et chercheure
au CINBIOSE (Centre d'études des interactions biologiques
entre la santé et l'environnement) s'intéresse
depuis longtemps à l'impact des biotechnologies, particulièrement
les nouvelles techniques de reproduction, sur nos sociétés.
Pour elle, c'est un nouveau rapport au monde qui est en train
de se dessiner. "Il ne s'agit plus de maîtriser la
nature, mais de la modifier, a-t-elle affirmé. Le génie
génétique nous convie à un remodelage complet
du vivant. Notre identité même devient une marchandise
des biotechnologies."
"Ça nous a été présenté
comme un symbole du progrès, enrobé d'une aura
médicale. Or, dans un monde fasciné par la technologie,
on est prêts à tout au nom de la santé."
Selon elle, l'habillage médical dont on a entouré
les nouvelles techniques de reproduction a fait en sorte que
le public n'a pas réalisé que les scientifiques
se livraient à de véritables expérimentations
sur l'espèce humaine.
"Des transformations anthropologiques fondamentales ont
été faites depuis 30 ans, a conclu Louise Vandelac.
Jusqu'où veut-on aller au nom d'une prétendue santé?"
Claudine
Saint-Germain
(18 février)
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine
dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|