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Le 12 février 2002




Des roseaux contre les eaux usées

(ASP) - Un bassin de roseaux pour épurer les eaux usées : c'est le système écologique que le ministère de l'Environnement du Québec s'apprête à reconnaître comme nouvelle technologie pour desservir les résidence qui sont isolées des réseaux d'égouts.

" Ce système a satisfait à toutes nos exigences de la phase de démonstration" (dans une dizaine d'applications résidentielles), explique Didier Bicchi, chef du service d'expertises techniques en eau du Ministère.

D'autres technologies récentes d'épuration font appel à de la mousse de tourbe, comme celles des compagnies Les tourbières Berger (Bio B) et Premier Tech (Écoflo), toutes deux de Rivière-du-Loup. Mais les roseaux, eux, ont l'avantage de pouvoir être implantés sur un terrain argileux, rocailleux ou marécageux, où les champs d'épuration classiques sont aussi interdits.

Conçu en 1995 par la compagnie Le roseau épurateur, de Lac Simon en Outaouais, ses performances ont été analysées au Centre de recherches industrielles du Québec. Le principe de base est simple: pour une maison de quatre ou cinq chambres, on sème des roseaux, sur un espace légèrement plus petit qu'un champ d'épuration, soit de 8 mètres par 5 mètres et demi. L'épuration se fait sous terre, au niveau des grosses racines creuses des roseaux, avec l'aide des bactéries naturellement présentes dans le sol. Celles-ci sont nourries en oxygène par une petite pompe silencieuse, ainsi que par l'air qui descend jusqu'aux racines par la tige des plantes, même en hiver.

Le Roseau épurateur utilise une fosse septique classique pour décanter les matières fécales. Ce qui n'empêche pas que quelque 58 % de ces eaux usées (et jusqu'à 100 % au plus froid de l'hiver) s’évaporent ensuite, en traversant un substrat de sol spongieux (sable, argile séché et humus), là où sont semés les roseaux.

Les métaux lourds se déposent en permanence dans ce substrat de sol, placé sur une membrane étanche que le fabricant garantit à vie contre toute perforation.

Traditionnellement, le problème des eaux usées, c'est qu'elles étouffent littéralement la vie du lac où elles se déversent. Ainsi, à l'état brut, elles peuvent atteindre une charge (que les experts calculent en DBO5C, ou demande biochimique en oxygène de la partie carbonée sur 5 jours) de 100 à 300 milligrammes par litre d'eau, alors que le ministère exige, pour le bassin de roseaux, un maximum de 15 milligrammes par litre. Les promoteurs du bassin de roseaux assurent que la charge ne dépassera jamais les 3 à 6 mg/L en été (et zéro en hiver). La plupart des autres technologies atteignent jusqu'à 30 mg/L, explique l'ingénieur Jean-Marc Bélanger, du ministère de l'Environnement, région Estrie.

Quant aux coliformes fécaux, le bassin en rejette moins de 500 unités par 100 ml d'eau, selon les analyses effectuées pendant un an par la firme S.M. Environnement, alors que le Ministère autorise d'en émettre jusqu'à 50 000 par 100 ml. Dans le cas du biofiltre Écoflo, les rejets moyens de coliformes fécaux sont égaux ou inférieurs à 25 000, selon le site Internet du fabricant ().

Un tel marais artificiel de roseaux peut desservir jusqu'à 50 maisons à la fois et est "parmi les systèmes prometteurs pour beaucoup de petites municipalités au Québec" car il est moins coûteux que le traditionnel étang aéré, affirme Yves Piette, de la Société québécoise d'assainissement des eaux (SQAE). Cette technologie a aussi fait ses preuves à l'usine de meubles Shermag, de Lennoxville, où elle performe " au-delà des espérances " pour 250 personnes, déclare Jean-Marc Bélanger. L'été dernier, la compagnie aménageait aussi deux bassins au Parc du Cap Saint-Jacques de la Communauté urbaine de Montréal.

Le bassin de roseaux coûte 8000$ pour un chalet d'une chambre à coucher, plus la fosse septique de 500$, et 1500$ par chambre additionnelle. Il peut être installé à 15 mètres d'un puits et n'exige aucun entretien, sauf un désherbage les deux premières années, le temps que les roseaux arrivent à maturité. À titre comparatif, l'installation du système Écoflo coûte entre 5000$ et 10 000$, selon la nature du sol.

André Fauteux

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