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Le 28 mars 2002




Les grains anciens sont de retours

(ASP) - Le pain à l'ancienne est à l'honneur. Au point où certains consommateurs recherchent du pain fabriqué à partir de grains oubliés depuis des siècles! Snobisme ou source de bienfaits?

L’épeautre. Le kamut. Le quinoa. Pierre Gélinas, du Centre de recherche et de développement sur les aliments (CRDA) à St-Hyacinthe est l'organisateur d'un symposium sur ces grains anciens, en avril. Il est persuadé que seul le goût peut motiver les consommateurs à acheter ces pains aux céréales oubliées. "L’épeautre, (Triticum spelta, de la famille du blé) a effectivement, comme le seigle, un peu plus de protéines que le froment (blé commun, Triticum aestivum)", mais les seules différences nutritionnelles ne sont pas assez importantes, selon lui, pour que l’on donne à ces grains une importance dans notre alimentation. On ne doit pas choisir un pain à l’épeautre pour sa teneur en protéines ou en minéraux, mais plutôt pour son goût.

La diététiste Hélène Baribeau, dont la boutique d’aliments naturels à Ste-Foy, vend de tels grains, est convaincue que ceux-ci procurent plusieurs avantages, bien qu'elle reconnaisse que très peu d’études n’aient été réalisées là-dessus. Elle affirme que le kamut est plus digestible que le froment, en plus d'être riche en fibres. Autre avantage, mais qui n'est pas limité aux pains aux grains anciens: ils sont fabriqués par des boulangeries artisanales qui n’ajoutent généralement pas de sucre et évitent les farines raffinées. L’épeautre et le kamut contiennent du gluten, tout comme les autres blés, mais provoqueraient moins de réaction d’intolérance au gluten que le froment.

L’épeautre

Seize espèces de blé sont répertoriées. L'une d'elle, l’épeautre, était déjà connue, plusieurs siècles avant Jésus-Christ, en Mésopotamie puis en Égypte, selon Sayed Abdelaal, un spécialiste du blé à Guelph, en Ontario. Importé en Europe, il a été cultivé intensivement jusqu’au début du siècle, pour sa grande résistance aux pathogènes et aux conditions climatiques hostiles.

La culture de ce grain a survécu, selon Jean Duval, un agronome en agriculture biologique, en dépit de l’apparition de blés à haut rendement (le froment et le blé dur), parce qu’il était parfois mieux adapté ou par souci de préserver des cultures traditionnelles. Une délicate saveur de noisette caractérise cette céréale. On dit de son grain qu'il est vêtu parce que le son (enveloppe du grain) est attaché au grain, contrairement aux autres blés. Cette caractéristique explique l’étape supplémentaire du décorticage avant qu'on ne puisse moudre le grain -ce qui le rend moins intéressant pour une culture commerciale.

L’Allemagne possède plusieurs plats typiques composés d’épeautre. Au Québec, par contre, cette culture est nouvelle : une quinzaine de fermes seulement produisent de l’épeautre, selon Jacques Côté des Aliments Trigone à St-François-de-Montmagny. L’épeautre est un blé d’hiver, ce qui signifie que les grains sont mis en terre au mois d’août pour une récolte l’été suivant. Le climat québécois semble être favorable à cette culture : la neige protège bien les grains du froid, alors qu’en Ontario, où la culture de cette céréale se fait depuis plus longtemps, les hivers trop doux entraîneraient un grain de moins bonne qualité.

Le kamut

Le nom "kamut" est une marque enregistrée d’une compagnie américaine. Il s’agit en fait d’un proche parent du blé khorasan (région du Nord-Est de l'Iran), un blé dur peu cultivé. Le blé khorasan était lui aussi, à l'origine, probablement cultivé en Égypte et en Mésopotamie. Cette culture, généralement biologique, ne se retrouve que très peu dans l’est de l’Amérique, les prairies de l'Ouest étant plus propice à sa culture. Le goût du kamut rappellerait la noisette et le beurre.

À part ces deux blés anciens, les boulangeries artisanales expérimentent plusieurs autres farines exotiques dont celle de l’amaranthe, fabriquée à partir de graines d’un chou, qui donne une farine très goûteuse. Le quinoa, un grain sud-américain, gagne aussi en faveur populaire. Cultivée par les Incas, la plante est de la même famille que les épinards. Sans gluten, comme l’amaranthe, le quinoa aurait un goût amer et sucré.

À défaut de certitudes sur les vertus médicinales de l’épeautre proclamées par Ste-Hildegarde au XIIe siècle, les céréales anciennes offrent un univers méconnu de saveurs!

François d'Allaire

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