La nouvelle amie de mon père
(ASP) - Mère d'adoption, blonde de
papa, copine, belle-mère: les termes ne manquent
pas et les maux de tête des psychologues, non plus,
dès qu'ils se penchent sur ce qu'on appelle depuis
un bout les familles recomposées.
Valérie Laflamme est donc la dernière
en lice à s'intéresser au vécu des
belles-mères et à leur intégration
dans leur nouvelle famille. Dans le cadre de son doctorat
en psychologie à l'Université de Montréal,
elle a d'ores et déjà pu constater, à
travers les témoignages, que ces femmes se sentent
plutôt isolées et délaissées.
"Les statistiques montrent que 50% des premières
unions se terminent par un divorce et que 60% des familles
recomposées éclatent de nouveau au cours
des cinq premières années", résumait-elle
récemment au journal Forum. Or, si on
s'est beaucoup préoccupé de l'impact de
ces déchirements sur les enfants, on s'est beaucoup
moins intéressé à leur impact sur
les belles-mères. Alors qu'une meilleure compréhension
de ce qui se passe dans leurs têtes pourrait peut-être,
qui sait, atténuer déchirements et autres
conflits -et par extension, aider les enfants.
"Lorsque des tensions surgissent au sein
de la famille recomposée, les belles-mères
se sentent rejetées, éprouvent un sentiment
de détresse, vivent de l'insatisfaction conjugale
et souffrent d'une faible estime d'elles-mêmes."
Le fait qu'elles ne soient pas la première femme,
ni même la mère des enfants, sont des facteurs
qui suscitent de la jalousie, surtout quand la première
femme est encore très présente (à
travers la garde des enfants, par exemple).
Ce qui expliquerait, selon Valérie
Laflamme, que la tension soit moins forte lorsque la femme
en question est elle aussi mère biologique ou lorsqu'elle
a des enfants avec son nouveau conjoint.