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Le 18 avril 2001




L'éducation, une marchandise comme une autre?

(ASP) - L’éducation n’est pas une marchandise. Une évidence? Pas quand on regarde la situation sous la lorgnette des partisans du libre-échange: de plus en plus de programmes universitaires créés par des compagnies pour satisfaire un besoin précis; une privatisation croissante de l’enseignement aux Etats-Unis afin de satisfaire des groupes précis —religieux, entre autres; et une gestion de la profession enseignante qui ressemble de plus en plus à la gestion d’une entreprise où le maître-mot serait "efficacité".

Jusqu’au président américain, George W. Bush qui, il y a deux semaines à Genève, aurait réclamé que les négociations sur la libéralisation du commerce international soient élargies pour inclure l’éducation post-secondaire, l’éducation aux adultes et les "services éducatifs", a dénoncé Marilies Rettig, présidente de la Fédération canadienne des enseignants, dans le cadre de la séance d’ouverture du Forum sur l’éducation, qui avait lieu mardi, le 17 avril, au cours de la seconde journée du Sommet des peuples.

"Des dizaines d’institutions privées américaines n’attendent qu’un assouplissement des règlementations pour se lancer à l’assaut des marchés étrangers", avait également dénoncé, quelques minutes plus tôt, Monique Richard, de la Confédération des syndicats du Québec, en ouvrant le forum. Cas typique: les cours universitaires qui se multiplient sur Internet, souvent pour des besoins très précis, et qui réunissent en réseaux collèges et universités, par-delà les frontières. Après la mondialisation des marchés, la mondialisation de l’éducation?

C’est que l’éducation est une autre de ces grandes oubliées des négociations actuelles sur une hypothétique Zone de libre-échange américain. Dans leur Déclaration commune, qu'ils devaient adopter au terme de ce Forum sur l’éducation, les quelque 250 participants ont, tout comme leurs 2000 homologues du reste du Sommet des peuples, réitéré leur indignation face aux "politiques néolibérales qui ont conduit à l’accroissement des inégalités", mais ont surtout exigé que l’éducation occupe une place à part entière dans ces négociations internationales. Et pas n’importe quelle éducation: "nous proclamons qu’une éducation de qualité doit former des personnes libres et critiques, des citoyens respectueux de la diversité et des droits humains, soucieux de l’avenir de la planète et du développement durable".

"Nous nous opposons à une conception de la qualité étroitement définie à partir de tests standardisés qui réduisent la mission de l’éducation à ce qui est facilement mesurable." En d’autres termes: il faut former des citoyens complets —dotés, par exemple, d’un minimum de culture scientifique, à l’heure des OGM et des changements climatiques- et non pas des gens capables de "performer" dans leur seul métier.

Parmi les demandes inscrites dans cette déclaration commune: l’éducation doit être accessible à tous, de qualité, et " être un instrument de justice sociale et d’émancipation des personnes tout au long de leur vie".

Comment en arriver là, par contre, les délégués sont restés fort prudents. Que les enfants soient davantage au cœur des réformes scolaires, a réclamé Lynn Coffin, directrice de l’enseignement à la l’Association américaine de l’éducation. "Exercer notre devoir de critique", a renchéri Mme Arpy Hamalian, présidente de la Fédération québécoise des professeurs d’université. Que les universités retrouvent le sens de leur mission d’origine, le "service à la collectivité", et non pas le service aux compagnies. Ce qui est très bien, mais ne nous apprend pas grand-chose sur les moyens à mettre en oeuvre.

La marche est d’autant plus haute que, depuis la rencontre des chefs d’État des Amériques de Santiago, en 1998, qui avait effectivement fixé des objectifs pour une éducation plus accessible, fort peu de progrès ont été enregistrés. Au Mexique, une diminution du pourcentage de gens ayant accès à l’université; au Honduras, une légère amélioration des conditions de travail des professeurs, mais une baisse partout ailleurs en Amérique latine; des améliorations du nombre d’enfants qui finissent l’école primaire, mais une stagnation de ceux qui finissent le secondaire.

"On ne veut pas former des citoyens libres et responsables, s'est indigné un délégué lors de la période de questions, mais des citoyens capables de se conformer aux règles du marché!"

Pascal Lapointe

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