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La bactérie démasquée en un temps record
(ASP) - Des chercheurs de l'Université Laval ont mis
sur pied un test pour diagnostiquer, en une trentaine de minutes
seulement, la bactérie responsable de 80% des infections
chez les nouveau-nés: le streptocoque du groupe B. Grâce
à ce test, plusieurs bébés pourront être
sauvés de méningites et de pneumonies, sans parler
des séquelles les plus graves parfois associées
à ces infections: cécité, surdité,
retard mental.
La bactérie est généralement transmise
avant l'accouchement, lorsque l'enfant entre en contact avec
la faune microbienne du vagin ou de l'anus de sa mère.
Entre 15 et 40% des femmes sont porteuses du microbe, bien que
seul un petit nombre le transmette à leur bébé.
Le test pourrait donc être utilisé pour détecter
le streptocoque juste avant l'accouchement, et permettrait ainsi
à l'obstétricien de donner à sa patiente,
juste au bon moment, des antibiotiques appropriés pour
contrecarrer l'infection.
"La particularité de ce test est sa rapidité",
souligne le Dr Michel Bergeron, directeur du Centre de recherche
en infectiologie, au Centre hospitalier de l'Université
Laval. Depuis 125 ans qu'on connaît ces micro-organismes
grâce au Français Louis Pasteur, les tests pour
détecter une bactérie comme le streptocoque B durent
deux jours. "Or maintenant, nous ouvrons le pas sur une
technologie considérée comme étant la plus
rapide au monde", proclame le médecin québécois.
En ce moment, les médecins utilisent une "bombe
atomique", un antibiotique à large spectre, lorsqu'ils
ignorent quel microbe infecte leur patient. Les effets secondaires
peuvent être très dommageables. "Cette nouvelle
méthode permettra donc aux médecins d'utiliser
des antibiotiques moins puissants, des "lance-pierres"
au lieu de "gros canons"."
De plus, ce test permettra aux obstétriciens de ne
donner des antibiotiques qu'aux femmes enceintes infectées,
alors qu'en ce moment, ils donnent des antibiotiques à
toutes leurs patientes pour ne pas prendre de risque!
Basé sur l'analyse de l'ADN, ce test permet donc d'identifier
l'empreinte génétique de la bactérie et
ainsi, distinguer le streptocoque du groupe B. "Ce dernier
se trouve dans 25% de la faune génétique du vagin
des femmes qui sont sur le point d'accoucher. Ce micro-organisme
est d'ailleurs responsable, dans 80% des cas, des infections
chez les jeunes enfants", poursuit le Dr Bergeron. Au cours
des recherches réalisées par celui-ci et ses collègues,
30% des 112 femmes enceintes testées ont été
diagnostiquées porteuses du streptocoque..
En éditorial, le New England Journal of Medicine,
qui a publié les résultats de cette recherche plus
tôt ce mois-ci, a dit espérer que ce test soit adapté
à un usage clinique et remplace dans un avenir proche
les méthodes actuelles.
Une deuxième étude clinique, portant cette fois
sur 400 femmes enceintes, est en cours pour vérifier la
validité des premiers tests. Déjà, la compagnie
Infectio-diagnostic (IDI) travaille à une mise en marché.
Lucie Beaupré
(29 septembre)
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