L'événement de la semaine


Pour tout trouver
sur Internet!


Tous les médias
en un clin d'oeil!


Nos nouvelles brèves
  
  


Notre chronique de
vulgarisation scientifique!



Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






Le 12 septembre 2003



 

L'avenir de la production porcine

(ASP) - L'avenir de la production porcine repose-t-il sur la litière ou sur le lisier? Cette question ésotérique n'était que l'une de celles auxquelles devait répondre le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) dans son rapport sur la production porcine.

À la suite de l’imposition d’un moratoire sur la construction de nouvelles porcheries, des audiences publiques sur le développement durable de l’industrie porcine ont eu lieu de la fin octobre 2002 jusqu’en juin 2003. Durant cette période, les commissaires du BAPE ont parcouru le Québec pour entendre la population et les agriculteurs. Trois cent quatre-vingt-deux mémoires ont alors été déposés. Plus de 9000 personnes ont assisté aux séances. Les commissaires sont aussi allés voir, au cours de l’été, de quelle façon fonctionne l’industrie porcine ailleurs au Canada, de même qu'aux États-Unis et en Europe (Allemagne, Espagne et Danemark).

Ces voyages sont d’une importance capitale, car ils ont servi à peaufiner le modèle de développement que les commissaires mettent de l’avant dans leur rapport. Ainsi, en examinant la littérature sur le sujet, on apprend que dans certaines régions productrices de porcs, on opte de plus en plus pour l’élevage sur litière plutôt que sur lisier tel que pratiqué au Québec.

Dans l’élevage sur litière, les déjections se mélangent à la litière (faite de sciure ou de paille) pour former un fumier dont la décomposition commence dans le bâtiment. Ce fumier évoluera pour former un compost. La litière présente dès lors plusieurs avantages : moins d’odeurs et moins de pollution par les nitrates et les phosphates (deux sous-produits très présents dans le lisier de porc). Il y a aussi moins d’émissions d’ammoniac et d’oxydes d’azote dans l’air. Lors des audiences, plusieurs groupes dont l’Union paysanne, l’Union québécoise pour la nature (UQCN) et Équiterre ont recommandé l’adoption de cette façon de faire.

En comparaison, les élevages de porcs sur lisier entraînent plus de nuisances. Ce type d’élevage s’effectue sur un plancher à lattes non jointives qui permet de recueillir les déjections des animaux: le lisier. Celui-ci est ensuite épandu sous forme liquide dans les champs, un engrais adéquat pour remplacer les fertilisants chimiques, selon l’UPA (pour les groupes écologistes, le lisier de porc n’est pas un bon fertilisant : il nourrit la plante et non le sol et ne régénère pas le sol en plus d’être lessivé lors de pluies abondantes).

L’épandage du lisier, pour satisfaire aux nouvelles normes, exige toutefois des surfaces suffisantes de façon à éviter le ruissellement de l’excès de lisier vers les cours d’eau (ce qui se produit malgré tout assez souvent). Cette exigence a eu ses effets pervers : elle a provoqué une accélération du déboisement dans le Sud du Québec de 1999 à 2002, selon une étude du ministère de l’Environnement. Enfin, la production sur lisier dégage des odeurs nauséabondes, dont plusieurs ruraux se plaignent.

La promotion de l’élevage sur litière fait partie du rapport du BAPE. Selon le mémoire de l’Ordre des agronomes, il faudra toutefois faire plus pour que la société accepte la production porcine. La réglementation environnementale adoptée par le gouvernement en 1997 est un premier pas, selon l’Ordre. Mais il faudrait aussi implanter la gestion par bassin versant, commencer à distribuer des subventions conditionnelles au respect des normes environnementales et opter pour une certification environnementale (pour récompenser les producteurs respectueux des normes). L’Ordre ajoute qu’il serait même essentiel que ces mesures s’appliquent à l’ensemble des exploitations agricoles. L’agriculture québécoise serait alors perçue bien différemment ici et à l’étranger.

Stéphane Gagné

Retour au sommaire des nouvelles québécoises


Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!

 

 

 

Sommaire des nouvelles québécoises


En manchette cette semaine

Les capsules de la semaine


LE KIOSQUE de la recherche au Québec
Les communiqués de presse, dans tous les champs du savoir!




 
Accueil | Hebdo-Science | Le Cyber-Express | Bibliothécaire Québécois | plan du site