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Et le gagnant du prix du meilleur pollueur est...
(ASP) - Les écologistes auront rarement eu pareilles
cibles de choix: dix usines du Canada, des États-Unis
et du Mexique, sont responsables de pas moins de 25% de la pollution
à la dioxine dans l'Arctique canadien -et par conséquent,
responsables de la dioxine qui se retrouve dans le lait des mères
inuit. Parmi ces dix coupables, l'incinérateur à
déchets de Lévis, en banlieue de Québec.
C'est ce qui se dégage d'une étude internationale
dont les résultats ont été rendu publics
le 3 octobre, financée par la Commission nord-américaine
de coopération environnementale, une agence liée
aux gouvernements du Canada, des Etats-Unis et du Mexique, dans
le cadre de l'Accord de libre-échange nord-américain.
Il s'en dégage également que du reste des dioxines
(après tout, plus de 99% ne se rendent pas jusqu'au Nunavut),
62% proviennent des États-Unis, 30% du Mexique et 8%,
du Canada. Et ces calculs aussi précis, les chercheurs
affirment les avoir obtenus grâce à une nouvelle
méthode de détection des particules polluantes,
qui pourrait en théorie être utilisée pour
retracer l'origine de plusieurs types de pollutions atmosphériques.
La méthode est signée Barry Commoner, spécialiste
en dioxine du Collège Queen's, à New York. Son
équipe et lui ont dû créer un modèle
informatique tenant compte d'un inventaire de quelque 44 000
sources possibles de dioxine, et d'une foule d'informations météorologiques.
Il est encore trop tôt toutefois pour dire si ces conclusions
sont vraiment applicables à l'ensemble des pollueurs,
ou si les résultats n'auraient pas été différents
si telle ou telle variable n'avait pas été calculée
différemment. Dans certains cas, les calculs sont beaucoup
moins précis qu'ils en ont l'air: on y apprend par exemple
que les dépôts de dioxines et de furannes au fond
des lacs nord-américains ont atteint un sommet entre les
années 30 et 70, ce qui laisse une marge d'erreur assez
considérable.
Mais dans tous les cas, c'est un outil qui va certainement
faire parler de lui lors des prochaines revendications internationales
des leaders inuits...
(4 octobre)
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