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semaine du 23 octobre 2000

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Colloque du CIRASI
La démocratisation d'Internet est-elle possible?

(ASP) - La démocratisation d'Internet est-elle possible?
Il n'y a pas si longtemps, les pionniers d'Internet n'avaient de cesse d'en parler comme un outil qui démocratiserait la société, en donnant un accès égalitaire à toute l'information disponible. Aujourd'hui, paradoxalement, la prise en main croissante du réseau informatique par les grandes corporations oblige à se demander si, au contraire, Internet peut se démocratiser lui-même.

Les membres du CIRASI, Collectif interdisciplinaire de recherche sur les aspects sociaux d'Internet ne sont en tout cas pas d'accord sur ce que nous réserve l'avenir. se posent beaucoup de questions sur la problématique de la démocratisation d'Internet. C'est ce qu'on peut conclure de leur table ronde "Internet dans la société: technologie, appropriation et citoyenneté", qui avait lieu lors du premier colloque du CIRASI à l'auditorium de la Télé-Université de l'UQAM, et qui était diffusé -démocratisation ultime- en direct sur Internet. Y assistaient quelques centaines de professeurs, sociologues, philosophes, spécialistes des communications, intervenants du milieu communautaire et étudiants.

Le CIRASI a d'abord accueilli Micheline Frenette, professeure au département de communication de l'Université de Montréal, qui a discuté de la démocratisation à partir du cadre familial. Selon elle, l'atteinte d'une démocratisation du réseau suppose un déploiement considérable d'efforts pour que les parents s'approprient le médium. "Il est nécessaire que les parents soient asssurés que l'utilisation d'Internet dans leur foyer correspond au projet de vie de leur enfant."

Pour ce faire, les parents qui voudront comprendre Internet devront toutefois d'abord comprendre la culture des jeunes, car souvent, ce sont les enfants qui ont eu la Toile dans leur quotidien depuis des années. Et il n'est pas question pour les parents de baisser les bras : "ils doivent transmettre un recul critique à leurs enfants, de sorte qu'Internet devienne pour les adultes de demain un outil plutôt qu'un objectif".


A l'échelle communautaire

Ginette Richard, directrice adjointe à Communautique, participe chaque année à la mise sur pied de formations destinées aux organisations communautaires qui veulent initier leurs membres aux technologies de l'information et de la communication. Elle connaît donc bien le portrait du niveau d'appropriation d'Internet au Québec. "Les exclus de la société sont aussi les exclus d'Internet. Il y a énormément de travail à faire pour intégrer les analphabètes, les itinérants, les déficiants mentaux, les toxicomanes, et autres, dans le mouvement Internet."

Ginette Richard n'a pas manqué de souligner les enjeux et les défis qui se posent lorsqu'on travaille pour encourager l'accès populaire à Internet. "Le défi de la langue est important, mais il est facilement relevé lorsque la formation entre en ligne de compte. Les animateurs, formés au préalable par Communautique, cernent les intérêts et les capacités de leur clientèle avant de leur indiquer comment profiter pour eux-mêmes du courrier électronique et de la navigation Internet." L'intervenante communautaire a souligné le manque criant de ressources pour permettre un réel accès démocratique au réseau informatique.

Pour Anne-Marie Gingras, professeure au département de science politique de l'Université Laval, nul doute que "la fréquentation d'Internet se fera de toute manière. Si elle ne se fait pas de manière citoyenne, elle va se faire à l'image de la société, avec ses fractures économiques, ses info-riches et info-pauvres, et sa logique du pouvoir". Et l'enseignante est foncièrement pessimiste quant à l'existence d'une citoyenneté sur Internet. "Tant que les processus décisionnels n'auront pas changé, Internet ne pourra pas réellement participer à la recherche du concensus/consentement, si propre à la démocratie."

Ces propos n'ont pas fait l'unanimité. "La manifestation de Seattle, qui s'opposait notamment aux agissements de la Banque Mondiale, a été organisée presque totalement par Internet. La preuve que le cyberespace peut favoriser le militantisme", a commenté Pierre Lévy, philosophe et professeur au département de communication de l'Université du Québec à Trois-Rivières.

Tous ces exposés ont eu, à leur façon, un impact sur la démocratisation des débats : devant leur longueur, l'animateur Michel Sénécal, de la Télé-Université, a dû limiter l'affluence des commentaires en provenance de l'assistance et du public branché à Internet. Ce sera pour une prochaine fois.

Dominique Mauffette Filion

(27 octobre)

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