Le nouveau rapport sur le captage
et l'entreposage du CO2 "IPCC Special Report
on Carbon dioxide Capture and Storage" lancé
à la mi-septembre (voir
ce texte), s'avère avant tout un document
politique, évalue Georges Beaudouin, professeur
titulaire et directeur du programme de géologie
de l'Université Laval. Les 650 pages rédigées
par 100 experts de 32 pays donnent "des outils aux
politiciens pour expliquer ces stratégies
au grand public".
Mais le rapport détaille les
technologies selon "une approche académique"
et s'avère même incomplet, selon le
géologue. Par exemple, "la cage océanique
est perçue comme la solution la plus dangereuse,
sans aucune mention de technologies existantes présentant
des impacts moindres."
Capter, acheminer et entreposer
L'emprisonnement des gaz à
effet de serre, dont en tout premier lieu le dioxyde
de carbone (CO2), se ferait en trois étapes:
la captation du CO2, son transport
et son entreposage.
Le rapport met moins d'emphase sur
la captation du CO2, affirme le Pr Beaudouin,
bien qu'il s'agisse de l'étape "qui présente
la plus grande contrainte technologique". Il existe
différentes méthodes, la plus connue
étant l'injection du CO2 dans les puits de
pétrole abandonnés, afin d'en extraire
ce qui reste du précieux liquide. Cette technologie
(CO2-Enhanced Oil Recovery) est mise en pratique
à Weyburn, en Saskatchewan.
Du côté du transport,
il faut prévoir une infrastructure de pipelines
reliés aux réservoirs. Or, s'il existe,
dans l'Ouest canadien, d'anciens champs pétroliers
qui pourraient servir de réservoir à
CO2, les consommateurs, eux, sont partout, et l'acheminement
de leur CO2 depuis des régions très
éloignées pourrait s'avérer
très coûteux.
Pour la séquestration enfin,
les méthodes semblent plus familières.
Sachant que les végétaux sont capables
d'absorber du CO2, les chercheurs s'étaient
d'abord tournés vers les forêts. "Mais
elles conservent seulement le CO2 pour une centaine
d'années, lors de la croissance de la végétation.
Les océans le feront pour un millier d'années
tandis que les réservoirs sont capables de
le conserver pour des millions d'années",
soutient le chercheur. Et dans le cas de résidus
d'amiante, l'entreposage serait même permanent
!
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Pour
en savoir plus
Un
résumé du rapport de l'IPCC
Comment
enterre-t-on du gaz?
par l'Agence Science-Presse
Sur
l'IPCC (ou GIEC, en français), lire aussi:
En
2003: La
Bible des changements climatiques
En
2001: L'ampleur
des changements climatiques mène-t-elle à
l'inaction
La
page du Dr Georges Beaudouin
Liens
sur les technologies
Réseau
technologique canadien sur le captage et l'entreposage
du CO2
La
recherche et développement par l'Office
de l'énergie fossile des États-Unis
IEA
Greenhouse Gas R&D
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