... au Québec
| Semaine du 13 novembre 2000 |  |
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Sommaire des nouvelles québécoises LE KIOSQUE
de la recherche au Québec |
(ASP) - " Le degré de maturité d'une société se mesure à la manière dont elle traite ses poètes ", a déjà écrit le poète québécois Pierre Morency. Il serait intéressant de savoir si on peut aussi mesurer ce degré de maturité à la manière dont une société traite ses scientifiques... Chose certaine, les Prix du Québec remis la semaine dernière, ont fait beaucoup moins parler d'eux pour leurs scientifiques que pour leurs artistes récompensés. Cinq artistes et cinq scientifiques ont été honorés à l'Assemblée nationale le 7 novembre, lors de la remise des Prix du Québec, les plus hautes distinctions du genre. De la physique quantique à la politique étrangère en passant par l'athérosclérose, les cinq gagnants du volet scientifique sont beaucoup moins connus du grand public, mais leur CV est au moins aussi étoffé. Récipiendaire du prix Wilder-Penfield des sciences biomédicales, Jean Davignon est un des pionniers de la recherche neurologique au Québec. Spécialiste de l'hypertension, des problèmes vasculaires et de la recherche clinique en lipidologie (l'étude d'un corps gras appelé lipide), il a créé une des plus importantes cliniques dans ce domaine au monde. On lui doit la découverte de cinq mutations d'un gène entraînant une hausse anormale du taux de "mauvais" cholestérol dans le sang, qui explique 80% des cas d'une maladie héréditaire très répandue chez les descendants des premiers colons français. Michel Brecher pour sa part, lauréat du prix Léon-Gérin en sciences humaines, est professeur au département de science politique de l'Université McGill. Auteur d'une demi-douzaine d'ouvrages sur l'Asie du Sud, dont une biographie du leader indien Jawaharlal Nehru publiée en 1959 et traduite en quatre langues, dont l'hindi, il est l'un des spécialistes mondiaux de la politique de cette région. Après l'Asie du Sud, il s'est passionné pour Israël et, dans les années 70, pour une thématique encore peu explorée à l'époque: la gestion de crise dans les conflits internationaux. Le prix Lionel-Boulet, pour la recherche et le développement en milieu industriel, a été remis à Bernard Coupal, président de T2C2, une firme de capital de risque. Celui qui se définit comme un "trait d'union entre le monde de la finance et celui de la recherche", détenteur d'un doctorat en génie chimique, a joué un rôle, en tant que trait d'union justement, dans la création de plus du tiers des firmes de biotechnologies du Québec. Dans le même esprit, Jean-Guy Paquet décroche le prix Armand-Frappier pour la promotion de la recherche. Il fut recteur de l'Université Laval de 1977 à 1987, période pendant laquelle il a institué une politique d'aide à la recherche et à la formation des chercheurs. PDG de l'Institut national d'optique depuis 1994, il a fait grimper son budget de recherche de 25% par année. Enfin, Gilles Brassard est peut-être le seul des cinq à être un peu plus connu du public lecteur d'articles de vulgarisation scientifique. Gagnant du prix Marie-Victorin en sciences naturelles et génie, ce professeur au département d'informatique de l'Université de Montréal est à l'origine, avec l'Américain Charles Bennett, de la cryptographie quantique, laquelle permettrait en théorie d'encoder des messages avec l'aide des particules subatomiques elles-mêmes. Ces recherches l'ont également amené, avec le même Charles Bennett, à théoriser en 1993 sur ce qui a été appelé, faute de meilleur terme, la téléportation quantique. Tout récemment, des expériences ont confirmé la validité de cette théorie. Détenteur de multiples récompenses internationales, Gilles Brassard a également reçu un prix d'excellence en enseignement de son université.
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