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Le Relief de l'invisible
Avec des bottes de 7 microns
(ASP) - Ébouriffer les ailes d'un papillon, se glisser
dans la fente d'un écrou ou s'insinuer dans un repli de
la peau: trois minutes suffisent pour pénétrer
au coeur de la matière sur grand écran.
"Différentes images, une seule réalité.
C'est pour nous une manière de faire la courte échelle
au public pour qu'il accède à un autre monde, celui
de l'infiniment petit", relève le cinéaste
Pierre-Oscar Lévy, co-réalisateur du Relief
de l'invisible, une série de 22 voyages scientifiques
de trois minutes produite par Altomédia, en collaboration
avec la chaîne Arte et La Cité des Sciences de Paris.
À l'oeil nu, la banale bougie d'allumage d'un moteur
à explosion. La caméra s'approche, se faufile dans
une aspérité de la gaine de céramique. D'un
mouvement fluide, elle semble survoler le sol d'une planète
inconnue. À droite de l'écran, un compteur déroule
la vitesse de croisière, c'est-à-dire le grossissement:
50, voici le relief et ses arêtes, 200, les montagnes,
2000, les terrasses anguleuses, 10 000, les cristaux, 200 000,
les grains d'alumine (ou oxyde d'aluminium), 2 000 000, le maillage
ordonné des molécules d'oxygène et d'aluminium.
"La première image renferme déjà
tout le film. Un univers caché au coeur d'un pixel",
annonce Gabriel Turkieh, producteur et co-réalisateur.
Pour pénétrer le monde de l'invisible, l'équipe
de réalisation s'est équipée d'une caméra
numérique haute définition, d'un microscope à
balayage électronique et d'un autre à transmission
(les électrons traversent alors la structure de la matière).
Elle s'est assurée également la collaboration de
scientifiques.
La multitude de photos fixes -en moyenne 200- permet de faire
le pont d'une échelle à une autre. Comme les poupées
russes, il s'agit ensuite de les enchaîner rapidement en
progressant de l'écaille de poisson à la fibre
de collagène ou de la feuille de menthe à la chlorophylle.
Et comme il est souligné à la fin des trois minutes:
"au-delà, plus rien de visible pour le moment".
Le Relief de l'invisible,
au Centre interactif des sciences de Montréal, les 21
et 24 novembre à 18h.
Isabelle
Burgun
(17 novembre)
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