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Aral, mer de la soif
Les pêcheurs de sables

(ASP) - Du sable à perte de vue. De gros bateaux de pêche industrielle échoués rouillent en plein désert. Nous sommes en Asie Centrale, au coeur de la mer d'Aral.

Longtemps connu comme le 4e plus grand lac au monde avec une étendue de 66 000 km2, aujourd'hui tristement célèbre comme l'une des plus grandes catastrophes écologiques de la planète. La superficie s'est réduite de moitié, le volume a diminué des trois quarts et le niveau est passé de 53 m à 36 mètres au dessus du niveau de la mer.

Le lac se divise aujourd'hui entre une "petite mer" (ou mer du nord) au Kazakhstan, la mer centrale et la mer de l'ouest. Sa teneur en minéraux a quadruplé (40 g par litre) décimant une grande partie des poissons de mer et de la faune sauvage. Depuis 1983, la pêche commerciale s'est interrompue. Dans les années 50, près de 40 000 tonnes de poissons étaient puisées par an dans ses eaux. Le climat aussi s'est transformé, devenant plus continental, avec des étés courts et chauds et des hivers longs et froids. Sans oublier les tempêtes de sable, longues de trois mois, qui déplacent des tonnes de poussières... polluées par les pesticides.

Dans les coulisses de cette catastrophe se dressent les grands projets soviétiques d'irrigation entrepris par Staline. Alimentée par deux grands fleuves, l'Amou-Daria au sud et le Syr-Daria au nord, la mer d'Aral était destinée à devenir le grenier de l'or blanc, le coton. La mise en place de ces "grands projets" a asséché l'oasis de l'Asie centrale. L'augmentation des prélèvements en eau (jusqu'à 120 km3 par an), dont plus de 90 % pour l'agriculture, a provoqué la rupture de l'équilibre. En 1990, plus de 95 % des marais et terres humides avaient été remplacés par des déserts de sable.

Avec des images d'une tristesse infinie, le réalisateur français Jean Afanassief brosse un tableau noir de la situation, mettant surtout en lumière les répercussions sociales de la catastrophe. Il manque toutefois un portrait sanitaire dramatique. En Karakalpakie, par exemple, les maladies des reins et du foie -cancers principalement- sont en augmentation de 3000% en raison de la salinité et de la pollution de l'eau. À part le projet Sibéral -détournement des eaux de Sibérie vers la mer d'Aral- et la construction d'une digue de sable, on reste sur notre soif pour connaître les solutions entreprises pour sortir les communautés des cinq États indépendants (Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizstan, Tadjikistan) de ce bourbier écologique. Et devant le peu de volonté politique internationale, il persiste après le film comme un mauvais goût dans la bouche !


Co-présenté le 19 novembre conjointement par les 3es Rencontres intermationales du documentaire de Montréal et le Festival Téléscience, Aral, la mer de la soif est également à l'horaire le samedi 25 novembre à 17h, au Centre interactif des sciences du Vieux-Port de Montréal.

 

  • En savoir plus :
    * site Visearth (photos satellites)
  • * dossier du CIESIN (Center for International Earth Science Information Network) sur la situation

Isabelle Burgun

(20 novembre)

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