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Semaine du 27 novembre 2000

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Les zones du cerveau s'entraident

(ASP) - Une de vos prises de courant ne transmet plus d'électricité? Branchez votre appareil ailleurs et il fonctionnera. C'est en quelque sorte la découverte qu'ont fait des chercheurs... dans le cerveau des animaux.

Maurice Ptito, neuropsychologue et professeur à l'École d'optométrie de l'Université de Montréal et Douglas Frost, de l'Université du Maryland, à Baltimore, ont en effet observé deux phénomènes chez les hamsters et les furets. D'abord, si c'est une partie du cerveau qui ne fonctionne pas, les neurones associées à un organe sain -par exemple, les yeux- peuvent se "brancher" à une autre partie du cerveau et permettre ainsi de voir. Ou encore, si c'est l'organe qui est défaillant et que le cortex demeure sain, ce dernier ira remplir une autre fonction.

Dans le premier cas, si la zone du cerveau qui sert à traiter l'information visuelle est morte chez un animal, les axones de la rétine d'un il en santé se relient au cortex auditif. Autrement dit, dans un tel cas, une zone du cerveau qui, à l'origine, était dévolue uniquement à l'écoute, permet désormais d'entendre et de voir, afin de remplacer la zone du cerveau tombée en panne.

"Ces animaux ne voient pas aussi bien que les hamsters normaux, précise M. Ptito, mais ils sont capables d'effectuer des tâches simples et de distinguer des objets dans l'espace."

Dans le second cas, une personne qui naît avec une déformation aux yeux peut lire le braille sans difficulté. C'est alors la partie visuelle de son cerveau qui est sollicitée par le toucher. "On appelle cette fonction une substitution sensorielle. Son cerveau n'est tout simplement pas stimulé par la vue". Il devient stimulé par le toucher grâce à de nouvelles connexions à l'intérieur de son crâne.

Ces expériences aident à comprendre ce qui reste éthiquement et techniquement impossible à vérifier chez l'humain. Elles appuient d'autres études qui affirment que le cerveau a une capacité d'adaptation incroyable, une forme d'élasticité.

Il a fallu neuf ans aux chercheurs de l'Université de Montréal et à leurs étudiants pour aboutir à ces conclusions. Par une intervention chirurgicale au cerveau, ils ont enlevé la vue à ces bêtes. Puis ils ont observé au microscope l'activité des neurones. C'est ainsi qu'ils ont pu les voir, de manière toute naturelle, aller progressivement se brancher vers le cortex auditif.

Le rêve ultime derrière une telle recherche est d'offrir un jour la possibilité à des personnes handicapées de retrouver des fonctions perdues en rebranchant certains circuits neuronaux ou en développant des zones disponibles du cerveau. Des ingénieurs se joignent déjà à ces recherches, dans le but de fabriquer des yeux artificiels, qui recevraient leurs informations du cerveau grâce aux neurones du toucher.

Brigitte Blais

(27 novembre)

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