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Les risques de l'amiante ont été grandement exagérés

QUEBEC - Une étude québécoise publiée dans l'édition du 28 mai du New England Journal of Medicine conclut que les risques liés à l'amiante ont été grandement surestimés.

Selon le Dr Michel Camus, de l'Institut Armand-Frappier, les femmes qui vivent à proximité des mines d'amiante ne sont pas plus susceptibles que les autres de développer un cancer du poumon, ce qui contredit les alertes lancées en France et aux Etats-Unis, notamment, dans ce dernier pays, par l'Agence de protection de l'environnement (EPA). Les chercheurs notent que cela pourrait confirmer les prétentions des défenseurs québécois de l'industrie de l'amiante, pour lesquels le type d'amiante récolté ici, la chrysotile -95% de ce qui est récolté en Amérique du Nord- ne serait pas cancérigène, lorsque l'exposition est faible.

D'autres études avaient précédemment affirmé que l'amiante, qui fut pendant plusieurs décennies l'isolant le plus populaire dans la construction de bâtiments, était dangereuse pour la santé, et que la présence de fibres d'amiante dans l'air pouvait entraîner une foule de problèmes pulmonaires, parmi lesquels, au premier rang, le cancer du poumon.

L'étude a porté sur 2242 femmes décédées entre 1970 et 1989 dans des villes et villages miniers des régions de Thetford Mines et d'Asbestos. Si les méthodes de calculs employées par l'Agence américaine de protection de l'environnement pour évaluer les risques liés à l'amiante avaient été exactes, le taux de mortalité consécutif au cancer du poumon aurait dû être deux fois plus élevé que la normale. Or, l'étude n'a rien trouvé qui se dégageait de la moyenne.

Dans un éditorial paru dans la même édition du New England Journal of Medicine toutefois, le Dr Philip J. Landrigan, de l'Ecole de médecine Mont-Sinaï, à New York, se dit en désaccord avec ces conclusions. Les particules d'amiante circulant dans l'air dans les parages des mines québécoises seraient plus grosses que celles qui se retrouvent dans l'air après la transformation en usine de l'amiante. Or, des particules plus grosses ont moins de chances de trouver leur chemin jusqu'aux poumons, et donc, de causer le cancer. Il affirme par conséquent que les calculs de l'EPA restent valables, et que cette étude ne devrait pas servir à réévaluer à la baisse les mises en garde.

(27 mai 1998)


Cancer de la prostate: dépister sauve des vies

LOS ANGELES - Une étude, dirigée par le Dr Réjean Labrie, de l'Université Laval, à Québec, et dévoilée lors de la conférence d'ouverture du congrès annuel de la Société américaine d'oncologie clinique, a fait grand bruit dans les médias américains. Non sans raison: elle conclut que l'usage systématique du test de dépistage sanguin pourrait sauver entre 27 000 et 39 000 vies chaque année, aux Etats-Unis seulement. Le taux de décès consécutifs au cancer de la prostate serait réduit de pas moins de 69%, si ces tests étaient généralisés chez tous les hommes de 50 ans et plus, selon le Dr Labrie.

Seul problème: peu de tests sont aussi controversés que ce test de dépistage systématique du cancer de la prostate par des prélèvements sanguins. Certains chercheurs mettent en doute son efficacité pour les hommes de plus de 70 ans. D'autres mettent en doute la raison même de ce test -rechercher des niveaux élevés d'une protéine spécifique (la PSA) dans le sang, censé fournir un indice irréfutable d'un cancer de la prostate en émergence.

"Je ne suis toujours pas convaincu", a par exemple déclaré à CNN le Dr Derek Raghaven, de l'Université de Californie du Sud, en dépit de l'accueil très enthousiaste fait par le congrès aux résultats du Dr Labrie. L'équipe Labrie avait à l'origine choisi 46 193 hommes vivant la région de Québec, et âgés entre 45 et 80 ans. Mais seulement 8137 ont accepté d'être testé. Bien que ce nombre reste très élevé pour une étude de ce genre, et que les données couvrent une période de huit ans, les critiques, sur le plancher du congrès, ont jugé l'échantillon insuffisant, au regard de ce qui devait être l'échantillon initial. Pour Labrie toutefois, le taux de cancer était le même dans le groupe étudié que chez ceux qui avaient refusé d'être testés, ce qui donne du poids à ses résultats.

(22 mai 1998)


Le goût de l'eau

QUEBEC - Quelque 56% des gens de Québec consomment, exclusivement ou à l'occasion, de l'eau embouteillée ou filtrée, et 25% de leur consommation se fait à l'extérieur de la résidence. Ces données confirment les changements qui surviennent dans les habitudes de consommation d'eau des Québécois depuis 20 ans, moment de la dernière étude pan-canadienne sur le sujet.

C'est pour mieux connaître ces nouvelles habitudes que les chercheurs du Centre de santé publique de Québec, en collaboration avec la Faculté de médecine de l'Université Laval, ont mené une étude-pilote dans la grande région de Québec.

Il y a 20 ans, explique Patrick Levallois, responsable de l'étude, on considérait que toute l'eau de consommation provenait du robinet. Aujourd'hui, l'eau du robinet ne répond plus qu'à 68% des besoins en eau potable. Conclusion: les gens se tournent de plus en plus vers l'eau embouteillée, surtout pour son goût.

En plus de mesurer la consommation, une nouvelle étude pourrait s'avérer nécessaire pour examiner la qualité réelle de l'eau consommée par les particuliers. L'eau filtrée ou embouteillée n'étant analysée qu'à la source, il est souvent impossible de savoir si des micro-organismes ne se sont pas infiltrés dans les bouteilles, les filtres ou les systèmes de refroidissement.

Karina Laberge

(22 mai 1998)

 

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