Tuberculose québécoise
QUEBEC - Une étude menée auprès de patients hébergés
dans une unité de soins de longue durée d'un hôpital
de Québec suscite l'inquiétude: pas moins de 31% d'entre eux
présentent une réaction positive au test de la tuberculose.
En d'autres termes, ou bien ces gens ont déjà été
infectés par la tuberculose, ou bien ils le sont actuellement.
Le retour de la tuberculose, une maladie que les plus optimistes affirmaient
être en voie de disparition, ne surprend plus les médecins.
Il y a des années que des études menées non seulement
dans les pays en voie de développement, mais aussi et surtout, dans
des grandes villes américaines, ont obligé les experts à
admettre que ce mal se portait malheureusement très bien. Mais c'est
la première fois qu'on a des données tangibles pour le Québec,
affirme l'un des auteurs de l'étude, Yvan Leduc, du département
de médecine familiale de l'Université Laval.
L'étude portait sur 55 patients dont l'âge moyen était
de 80 ans, recevant des soins de longue durée dans deux unités
de l'hôpital de l'Enfant-Jésus de Québec. Il faut savoir
que les personnes âgées forment un groupe particulièrement
à risque pour la tuberculose: au Canada, on signale 43 cas par 100
000 chez les plus de 75 ans, contre 7,5 cas par 100 000 dans le reste de
la population.
(24 mars 1998)
Démographiquement vôtre
MONTREAL - En cette ère de rationalisation et de regroupement
des forces, l'Université de Montréal et l'Institut national
de la recherche scientifique (INRS) ont signé cet hiver une entente
créant le Centre interuniversitaire d'études démographiques,
qui entend privilégier la formation de chercheurs, et la poursuite
de recherches sur les populations, tant au Québec que dans les pays
en voie de développement.
(24 mars 1998)
Si Napoléon avait eu un satellite
RIMOUSKI - Daniel de Lisle étudie les changements subis depuis
deux siècles par les côtes du delta du Nil, en Egypte. Et pour
ce faire, il utilise deux sources d'information: les cartes aériennes
produites par les systèmes les plus modernes de télédétection...
et les cartes produites par les arpenteurs de l'armée de Napoléon,
en 1798.
Le but de cette recherche, dirigée par Gaston Drapeau, professeur
émérite à la retraite de l'INRS-Océanologie,
est d'en apprendre davantage sur les variations de niveaux d'eaux qu'a connu
le delta du Nil, lesquelles influencent non seulement les cartes géographiques,
mais aussi la faune et la flore locales.
Une meilleure compréhension de ces changements, explique Daniel
de Lisle dans la dernière édition de la revue Réseau,
permet par la suite "de discriminer les effets des activités
humaines comme le remblayage, l'irrigation et l'industrialisation".
(18 mars 1998)
L'histoire des vies
CHICOUTIMI - Un grand-parent raconte sa vie. Une communauté éloignée
conserve la mémoire des événements qui ont conduit
à sa création. Ces "récits de vie" constituent-ils
des éléments essentiels pour un historien? Il n'y a pas si
longtemps, plusieurs auraient répondu par la négative, en
raison du manque de fiabilité de ces récits.
A l'Université du Québec à Chicoutimi toutefois,
le Groupe de recherche sur l'histoire s'intéresse, depuis sa création,
à l'étude des communautés montagnaises et villageoises.
Et son matériau privilégié, ce sont justement ces récits
de vie. Grâce à eux, souligne Camil Girard, membre du Groupe,
"l'historien fait enfin place aux acteurs oubliés".
Dans sa dernière édition, Réseau, le magazine
de l'université du Québec, publie un dossier de Camil Girard
sur la "redécouverte des cultures" que promettent ces récits.
"Nous avons recueilli, depuis une quinzaine d'années, pas moins
d'une centaine de récits de vie... Au fil du temps, nous nous sommes
associés à d'autres partenaires, dont les conseils de bandes,
qui sollicitaient une expertise historique en regard de certains dossiers,
dont ceux des droits ancestraux... La technologie Internet nous a, par ailleurs,
permis de sortir de notre isolement géographique."
La principale difficulté, c'est évidemment la mémoire
de l'individu qui raconte, attendu que la mémoire est une faculté...
qui oublie. Les femmes parleront de la naissance en termes différents
de leurs conjoints; un autochtone chasseur gardera des événements
un souvenir différent du propriétaire de moulin. Mais c'est
justement la confrontation de ces mémoires qui donne aux récits
de vie tout son intérêt.
(11 mars 1998)
La gang atténue la délinquance
MONTREAL - Une conclusion assez paradoxale: pour une adolescente au profil
antisocial, le fait d'appartenir à une bande de jeunes pourrait atténuer
son potentiel de délinquance. C'est ce qu'affirme Nadine Lanctôt,
étudiante au doctorat à l'Ecole de psychoéducation
de l'Université de Montréal, au terme d'une étude de
comportement de 150 adolescentes de 15 ans ayant fait l'objet d'une ordonnance
de la Chambre de la jeunesse de Montréal.
En fait, plus la bande est structurée (un chef, un nom, des rites
d'initiation) et moins la "disposition à la délinquance"
s'exprime chez ces jeunes filles. La dynamique de la bande, explique Mme
Lanctôt, qui confine les filles à des rôles d'auxiliaire,
"ne leur permet pas de décharger leus tensions et leurs frustrations
et atténue donc leur potentiel antisocial".
(10 mars 1998)
Ne recyclez pas les ballons
QUEBEC - Les ballons intraaortiques employés en chirurgie cardiaque
sont conçus pour un usage unique et ils devraient être utilisés
ainsi, conclut une étude menée à la Faculté
de médecine de l'Université Laval.
En théorie, ces ballons sont suffisamment résistants pour
être utilisés à de nombreuses reprises, ce qui avait
incité la Faculté à mener cette étude de faisabilité.
Par contre, l'apparente impossibilité de les débarrasser des
résidus organiques sans modifier leurs propriétés physiques
devrait suffire à mettre l'idée au panier.
Un ballon intraaortique est un instrument long d'une vingtaine de centimètres,
coûtant environ 600$, qui favorise la reprise du débit sanguin
normal chez les individus qui viennent de subir une intervention cardiaque.
Relié à un compresseur qui le gonfle et le dégonfle
en fonction du rythme cardiaque, un ballon peut demeurer dans l'aorte pendant
des heures, voire des jours. A l'heure actuelle, ces ballons ne sont pas
"recyclés" au Québec, mais l'idée a été
mise sur la table, compressions budgétaires obligent.
(10 mars 1998)
Montréal brisée en deux
MONTREAL - Ce n'est pas à proprement parler une nouvelle, mais
ça fait toujours mal d'avoir des chiffres aussi précis. Dans
la métropole, le fait de naître dans un milieu défavorisé
signifie une espérance de vie écourtée de 10 ans pour
les hommes, et de six ans pour les femmes.
Ces chiffres ressortent d'un premier rapport rendu public par la direction
de la santé publique de Montréal-Centre, et publié
à la Une du quotidien Le Devoir. Avec de tels résultats, estime
le directeur de la santé publique, le Dr Richard Lessard, l'état
global de santé de la population n'est pas prêt de s'améliorer.
La mortalité infantile, par exemple: bien qu'en régression
à l'échelle provinciale, elle demeure toujours plus élevée
dans les quartiers pauvres, avec quelque huit décès pour 1000
naissances, contre 5 pour 1000 dans les quartiers aisés.
Quant au taux de grossesses chez les adolescentes, en dépit de
toutes les campagnes d'information et de prévention des dernières
années, il demeure six fois plus élevé dans quartiers
défavorisés. Le taux de suicide est deux fois plus élevé.
Le nombre de décès dus au tabac et au cancer du poumon est
supérieur de 62 %.
"Ce sont des écarts importants et coûteux", déclare
le Dr Lessard. Si rien n'est fait pour renverser la tendance, "le niveau
de santé général de la population ne pourra s'améliorer."
(6 mars 1998)
Connaissez-vous l'agrotourisme?
SAINTE-CROIX - Aux activités de recherche de ses deux fermes de
Sainte-Croix, sur la Rive-Sud de Québec, l'Université Laval
va ajouter l'agrotourisme. Au cours des 12 prochains mois, une infrastructure
sera mise en place pour accueillir les visiteurs. Le projet sera réalisé
grâce à une subvention de 475 000$ du Conseil régional
de concertation et de développement de la région Chaudière-Appalaches.
Acquis en 1989, le Centre agronomique de Sainte-Croix comporte une ferme
laitière de 70 hectares, avec un troupeau de quelque 70 têtes
de race Holstein. Les recherches portent actuellement surtout sur l'alimentation
et le comportement des bovins. A cinq kilomètres à l'Ouest,
l'Université possède également la ferme Joseph-Rhéaume,
de plus de 125 hectares, consacrée à la recherche en horticulture
maraîchère et fruitière de champ.
(5 mars 1998)
Pour mieux connaître les PME
TROIS-RIVIERES - L'Institut de recherche sur les PME a été
inauguré en novembre à l'Université du Québec
à Trois-Rivières. Cet organisme, qui rassemblera les efforts
de recherche d'une cinquantaine de personnes, consolide un secteur où
l'UQTR dispose déjà d'équipes de recherche bien établies
et d'une réputation internationale. Une quinzaine d'aspects de la
gestion des PME retiendront l'attention, dont "la compétitivité
dans un contexte de mondialisation", la créativité, la
gestion des ressources humaines et les travailleurs autonomes.
(5 mars 1998)
Les avantages d'un déluge
RIMOUSKI - Saviez-vous qu'un déluge était une arme imparable
contre la pollution? Celui du Saguenay, à l'été 1996,
fournit en tout cas à une équipe dispersée aux quatre
coins du Québec, un terrain d'étude sans pareil pour en apprendre
davantage sur la façon dont les sédiments absorbent les métaux
contaminants.
Depuis l'été 1997, cette équipe s'intéresse
tout particulièrement aux sédiments du fjord du Saguenay,
et essaie de voir à quel point le déluge y a affecté
le niveau de pollution. A Rimouski, l'INRS-Océanologie de l'Université
du Québec va procéder au cours des trois prochaines années
à un suivi de la composante biologique de l'environnement. Hypothèse
de départ: les sédiments mis brutalement en place par l'inondation
de 1996 ne formeront-ils pas, à long terme, un "scellant"
qui va enfouir les dépôts contaminés, lesquels s'accumulent
dans le fjord depuis un bon siècle?
(2 mars 1998)
Ecologie forestière: parmi les meilleurs au monde
MONTREAL - Le Groupe de recherche en écologie forestière
(GREF), fondé il y a 10 ans par des professeurs du département
des sciences biologiques de l'UQAM, regroupera désormais des membres
de toutes les universités, devenant ainsi le plus important groupe
de recherche en écologie forestière au Canada, et l'un des
plus importants au monde. Parmi ses projets, on note une étude des
impacts du verglas catastrophique de janvier sur les forêts aménagées.
Le GREF compte maintenant 18 professeurs-chercheurs, 120 membres-étudiants
de quatre universités, et des membres associés, dont quelques-uns
à l'étranger.
(2 mars 1998)
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