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A l'heure ou les banques et les compagnies d'informatique, pour réduire leurs coûts, font sous-traiter leurs opérations dans des pays comme l'Inde, il n'est peut-être pas surprenant que le traitement de produits toxiques soit également délocalisé. Mais beaucoup d'âmes sensibles trouveront scandaleux qu'un état contourne sa propre législation et les règlements de l'Union européenne auxquels il est soumis en faisant faire le sale et dangereux boulot dans des pays moins riches.
Un autre aspect de cette histoire concerne plus directement le Québec. L'amiante du Clemenceau provenait vraisemblablement de Thetford-Mines ou se trouvait la plus importante mine d'amiante au monde. Depuis l'interdiction de l'amiante par les Etats-Unis et l'Union européenne, la production d'amiante est très réduite et la région de Thetford-Mines est bien déprimée. Cependant, la production continue à rythme réduit. Grâce à la contribution financière du gouvernement du Québec, les tonnes de poudre blanche, extraites du sous-sol de Thetford-Mines sont exportées vers la Chine et les pays du Sud Est de l'Asie. Tout le monde sait bien qu'il ne peut s'agir que d'un sursis et que les mines finiront bien par fermer. On peut donc se demander s'il ne serait pas plus rationnel de financer la reconversion de la région que de subventionner la production et l'exportation de produits toxiques.