En ce début d'année, nous avons été choqués par le tragique dénouement d'un accident dans une mine de charbon en Virginie. Douze mineurs, dont on avait à tort annoncé la survie, avaient en fait péris au fond de la mine.  Cet accident coïncide avec deux anniversaires. Il y a exactement cent ans, en 1906, un coup de grisou provoquait la catastrophe de Courrières. Dans cette mine du Nord de la France, on allait compter 1099 victimes, un des plus meurtriers accidents dans l'histoire des mines de charbon. Il y a exactement 50 ans, en 1956, 262 mineurs trouvaient la mort dans la mine du bois du Cazier, à Marcinelle, en Belgique. Pendant près de trois semaines, les familles ont attendus avec angoisse que les sauveteurs atteignent la galerie la plus profonde dans laquelle on espérait trouver des survivants. Comme en Virginie, l'espoir s'était avéré vain.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

 

La révolution industrielle n'a été possible que grâce au courage de ces hommes qui descendaient au fond des mines et risquaient leur vie pour en ramener le charbon, la seule source d'énergie de l'époque. Ceux des mineurs qui avaient survécu aux accidents, mourraient souvent entre 40 et 50 ans de la silicose, les poumons encrassés par les poussières qu'ils avaient respirées au fond de la mine. Cela pour des salaires de misere: les mineurs de « Harlan county, USA » ne vivaient guère mieux que ceux du Borinage ou du Donbass.

 

Le charbon est la plus abondante des énergies fossiles, et aujourd'hui encore, le charbon représente exactement le tiers de la consommation mondiale d'energie. C'est aussi la plus polluante des sources d'énergie. Lorsque les centrales thermiques situées au cœur de Londres étaient alimentées en charbon, le « smog » tuait des centaines de personnes chaque année.  Il n'y a plus de smog à Londres. Par contre, l'air est devenu irrespirable dans les villes industrielles de l'Oural ou de la Chine et chaque année, des centaines de mineurs trouvent la mort au fond des mines, dans les Appalaches, en Ukraine et en Chine.

 

Malheureusement, alors que la demande d'énergie ne fait qu'augmenter et que le prix du pétrole et du gaz  est en hausse, le charbon semble économiquement rentable. Il faut bien craindre que dans les années qui viennent,  des mineurs continueront à mourir dans les mines des Appalaches ou de l'Ukraine, les centrales thermiques au charbon émettront des gaz à effet de serre,  et l'air de certaines villes industrielles sera encore plus irrespirable qu'aujourd'hui.

 

P.S. Suite de la chronique de la semaine dernière : la triste épopée du Clemenceau continue. Les autorités égyptiennes n'avaient pas autorise la carcasse du Clemenceau, en route vers l'Inde, à passer le canal de Suez parce que l'exportation de déchets dangereux est contraire aux conventions internationales. L'Egypte a cédé aux pressions du gouvernement français : Les conventions internationales ne s'appliquent pas aux bâtiments de guerre !

Je donne