San Francisco, Californie, 5 h 12 heures le matin du 18 avril 1906. La terre frémit. Un tremblement de terre et l'incendie qui l'a suivi détruisaient la ville de San Francisco et faisaient 3000 victimes. Au cours des cent dernières années, les tremblements de Terre ont fait au moins 4 millions de victimes. Le tremblement de Terre de San Francisco ne fut ni le plus puissant ni le plus meurtrier du siècle mais il est entré dans notre mémoire et y a pris la même importance que la destruction de Pompéi lors de l'éruption du Vésuve, en l'an 79, il y près de 2000ans.

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Le tremblement de terre de San Francisco a démontré l'extraordinaire fragilité des constructions humaines face aux forces tectoniques. En quelques instants, la plus modernes des villes peut être complètement rasée. San Francisco a été reconstruit. Aujourd'hui, cette ville, une des plus élégantes au monde située dans le cadre enchanteur de la Baie, vit avec la certitude qu'un jour elle sera frappée par le « Big One ». Quelle que soit la solidité des constructions, en principe prévue pour résister au séisme attendu, personne ne doute que le « Big One » fera beaucoup de dégâts.

 

Le tremblement de Terre de 1906 a beaucoup d'importance car il a permis le développement de la séismologie moderne. C'est après ce séisme que des études systématiques ont été entreprises pour comprendre le mécanisme qui l'a produit.  Les géologues et géophysiciens du U.S. Geological Survey ont ainsi pu montrer que la rupture avait joué le long de la faille de San Andreas sur près de 500km depuis San Jose jusqu'au cap Mendocino. Plus que démontrer l'importance de la faille de San Andreas qui coupe la Californie depuis le Golfe de Californie, cette étude a abouti à une première explication de ces soudains déchaînements des forces tectoniques. On comprend aujourd'hui que la faille de San Andreas marque la limite entre deux grandes plaques tectoniques, l'Amerique du Nord et la plaque Pacifique. Les blocs qui se trouvent de part et d'autre d'une faille ne peuvent se déplacer librement à cause des forces de friction le long de la faille. Il faut donc que les contraintes dans les roches autour de la faille s'accumulent pour que la friction puisse être surmontée. Ces contraintes s'accumulent sous forme de déformation dans la roche, un peu comme un élastique ou un ressort qui est tendu. Lorsque l'élastique est trop tendu, il casse et l'énergie accumulée est brutalement libérée. Lors d'un tremblement de Terre, l'énergie libérée dépend de la surface totale de la zone de rupture où la faille cède, ainsi que du déplacement. La force d'un tremblement de Terre se mesure par sa magnitude, qui est essentiellement une mesure de l'amplitude du mouvement du sol. Il s'agit d'une échelle logarithmique. Si la magnitude augmente d'une unité, le mouvement du sol est dix fois plus grand. Le tremblement de Terre de 1906 était de magnitude 7.8, pas négligeable, mais beaucoup plus faible que celui de Sumatra (magnitude 9.3) causé par un déplacement de 20m sur un segment de 1200km de la faille de Sumatra qui sépare  les plaques d'Australie et de Sunda.

 

Bien que l'on comprenne de mieux  en mieux la nature des séismes, les séismologues cherchent toujours à identifier les signes précurseurs qui permettraient de les prévoir et éventuellement de réduire les pertes humaines. En Californie, des centaines d'instruments ont été déployés pour mesurer en temps réel les déformations de l'écorce terrestre.  Jusqu'à présent, tous les efforts pour prédire les tremblements de Terre se sont montrés vains. C'est un des plus grands défis pour la séismologie dans les années à venir de prévoir le « Big One »  avant qu'il ne frappe.

 

Sur le site de USGS, de nombreuses informations sur le tremblement de terre de 1906 (http://earthquake.usgs.gov/regional/nca/virtualtour/

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