Cette belle formule de Rabelais, sans doute un peu usée par les années, est pourtant tout aussi importante aujourd’hui pour “ l’honnête homme ” de notre temps, qu’il y a cinq siècles. Elle mérite donc amplement de servir de titre à mon premier billet pour ce blogue.

Rabelais vivait d’ailleurs à une époque qui ressemble étrangement à la nôtre. En effet, les lumières de l’humanisme commençaient à éclairer un monde sortant des superstitions médiévales alors que les guerres de religion qui allaient décimer la France pendant presque un demi-siècle s’annonçaient à l’horizon, et qu’une nouvelle technologie, l’imprimerie, révolutionnait la culture en diffusant à peu de frais les nouvelles idées de la Renaissance.

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Tout comme l’Internet aujourd’hui, qui permet de démocratiser l’information et d’accéder à toutes les connaissances, l’imprimerie donne naissance à un nouveau monde, plus informé. Comme Rabelais l’écrit au chapitre 8 de Pantagruel, en 1532 : “ Le monde entier est plein de gens savants, de précepteurs très doctes, de bibliothèques très vastes (...) Je vois les brigands, les bourreaux, les aventuriers, les palefreniers d'aujourd'hui plus savants que les docteurs et les prêcheurs de mon temps. ”

Oui, sans doute sommes-nous, nous aussi, plus éduqués que nos parents, mieux instruits de l'actualité et de ce qui se passe dans le monde. Les nouveaux outils de communication nous donnent l'illusion de maîtriser le développement phénoménal des sciences et de surfer sans peine la vague d'information qui nous submerge de toutes parts. Encore faut-il que cette information soit mise à profit, qu'elle illumine nos vies en la rendant meilleure. L'information n'est pas la connaissance, qui elle-même n'est pas la sagesse. La science et les humanités, ces deux cultures isolées, selon l'expression du romancier anglais C. P. Snow, ces deux solitudes dirions-nous ici, n'ont pas de raison d'être séparées. Elles devraient pouvoir s'informer et se nourrir mutuellement.

C'est donc ce que nous tenterons de faire dans ce blogue consacré à la culture et à l'histoire des sciences : réconcilier ces deux mondes de la raison en examinant l'impact de l'un sur l'autre et vice-versa. Peut-être pourrons-nous enfin en tirer un festin digne de Gargantua et de Pantagruel ?

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