Les glaciers ajoutent à la splendeur des paysages de montagne. Dans les Alpes, comme ailleurs dans le monde, leur nombre ne cesse de diminuer. Depuis 1970, la surface totale des glaciers dans les Alpes diminue au rythme de 8% tous les 10ans. Au Canada, dans les montagnes rocheuses, le glacier d’Athabasca a reculé d’un kilomètre et demi et perdu la moitié de sa masse au cours du dernier siècle. A la fin du XXIe siècle, 75% des glaciers auront disparu dans les Alpes. Si aucun effort n’est fait pour contrôler le réchauffement climatique en cours, nos arrières petits enfants se demanderont pourquoi, cette montagne qui domine les Alpes s’appelle le Mont Blanc.

L’U.S. Geological Survey vient de rassembler une série de photos qui illustrent de façon dramatique la retraite des glaciers de l’Alaska (http://nrmsc.usgs.gov/repeatphoto/). Il s’agit de photos prises sous exactement le même angle à une centaine d’années d’intervalle. Dans un peu plus d’une centaine d’années, seuls les plus hauts sommets de l’Himalaya conserveront des glaciers permanents.

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Cette disparition annoncée des glaces «éternelles » illustre l’ampleur des changements climatiques en cours. Aujourd’hui, en montagne, les isothermes annuelles moyennes (lignes d’égales températures) montent en altitude de plusieurs dizaines de mètres par an, expliquant en grande partie la disparition des glaciers qui sont confinés à des altitudes de plus en plus élevées. En même temps, la faune et la flore de montagne ne peuvent survivre qu’en restant dans leurs limites naturelles de températures. Pour survivre, il faudra qu’elles montent en altitude jusqu'à ce qu’elles arrivent au sommet ou bien jusqu'à ce qu’elles atteignent une altitude ou l’air sera trop raréfié pour permettre leur survie.

Au niveau de la mer, les isothermes se déplacent vers les pôles à une vitesse de 20km tous les 10 ans. Cette vitesse atteindra 50 km/an avant 2050. De même qu’en montagne, la faune et la flore doivent monter en altitude pour survivre, au niveau de la mer elles devront se déplacer vers les hautes latitudes. Déjà aujourd’hui, la faune et la flore n’arrivent pas à suivre. D’ici la fin du siècle, avec la glace de l’Arctique, l’environnement naturel des ours polaires aura disparu. Dans leur grande générosité, les humains essayeront sûrement d’en préserver quelques spécimens dans les zoos.

Alors que l’U.S.G.S., qui dépend du gouvernement des Etats-Unis, montre de façon spectaculaire les effets du réchauffement climatique, l’administration fédérale continue à s’opposer à toutes les mesures pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ainsi alors que l’Etat de Californie a adopté une loi imposant de nouveaux standards de consommation et d’émission pour les automobiles, l’administration fédérale a jugé utile de soutenir en cour les recours déposés par l’industrie automobile pour s’y opposer.

Dans ce contexte, on doit se réjouir de voir Al Gore, candidat malheureux à l’élection présidentielle, reprendre le combat et s’engager pour dire la vérité au public américain. On ne peut qu’espérer que son livre et le film « An inconvenient truth » auront un impact sur le grand public. Mais, il ne faut pas se faire trop d’illusions.

Plus de details sur « An inconvenient truth » : (http://www.climatecrisis.net/index.html)

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