Le débat sur Pluton continue de plus belle. En effet, simultanément, la Division of Planetary Science de l'American Astronomical Society et un groupe de 300 astronomes émettent des doutes sur la validité de la nouvelle définition de planète adoptée par l'Union Astronomique internationnale la semaine dernière.

La Divison for Planetary Sciences donne son appui à la définition de l'UAI et confirme son authorité pour établir une telle définition. Cependant, elle note que la définion de l'UAI est vague surtout en ce qui concerne la rotondité et la notion de "controle" d'une zone de l'espace.

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La position des 300 astronomes ayant signé la pétition est beaucoup plus directe:

"Nous, comme planétologues et astronomes, ne sommes pas d'accords avec la définition de l'UAI d'une planète et nous ne l'utiliserons pas. Une meilleure définition est nécessaire.!"

Ce groupe est en train d'organiser une conférence scientifique pour remettre les choses à leur place. Point à noter, pratiquement tous les signataires de la pétition sont américains. Ceci laisse à penser qu'il y a des motivations d'une autre nature derrière cette position. La plus vraissemblable étant la crainte de perdre de subvention de recherche!

Si on regarde la définition point par point voici les principales critiques formulées:

une planète est un corps céleste :

Il n'y a pas de limite de masse supérieure. Ce qui pose des limites car passé un certain point, les objets deviennent des naines brunes!

(a) qui est en orbite autour du Soleil,

Cela élimine les planètes extra-solaires.

(b) qui possède une masse suffisante pour que sa gravité l'emporte sur les forces de cohésion du corps solide et le maintienne en équilibre hydrostatique, (forme ronde)

Pas extrêmement précis comme définition. Certains aimeraient un critère plus quantitatif. En effet, la Terre elle-même n'est pas à l'équilibre isostatique en raison du rebond post-glaciaire.

et (c) qui a éliminé tout corps se déplaçant sur une orbite proche.

Le moins clair des trois éléments de la définition. En effet, il reste des astéroïdes qui croisent l'orbite des planètes. Cependant, il faut noter que les planètes classiques constituent plus de 99.9% de la masse dans leur région de l'espace.

Bref, il y a encore un peu de travail à faire d'ici la prochaine assemblée générale de l'UAI à Rio dans trois ans. Il s'en est fallu de peu que cette rencontre ait lieue à Québec au lieu de Rio. La Vieille capitale a donc manqué une bonne occasion d'être au centre d'un débat médiatique planétaire!

Dans un autre ordre d'idée, apprenant la nouvelle de la démotion de Pluton, mon petit garçon de quatre ans, Thomas, était tout attristé et m'a dit d'un air décidé:"Non, Papa, je ne vais jamais oublier Pluton!"

Évidemment certains sont plus attachés émotionnement que d'autres!

À mon avis, il y a peu de chance que Pluton retrouve son statut de planète classique. Cependant, il est fort probable que la définition soit rafinée au cours des prochaines années.

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