De plus en plus de scientifiques réputés tels James Lovelock qui a conçu la théorie de Gaïa, et d’environnementalistes notoires tels Patrick Moore, le co-fondateur de Greenpeace, croient qu’une grande partie de la solution au réchauffement climatique se trouve dans l’énergie nucléaire.

Jesse Ausubel, chef du Program for Human Environment à l’Université Rockefeller, est convaincu que pour atteindre le niveau nécessaire pour subvenir à la demande mondiale énergétique, les ressources renouvelables telles que le vent, l’eau et la biomasse causeraient trop de dommages environnementaux. « Le nucléaire comporte des avantages astronomiques par rapport à ses concurrents lorsqu’on mesure le nombre de watts par mètre carré de territoire nécessaire aux installations », affirme Ausubel.

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La consommation d’énergie aux États-unis, reconnu comme un des plus gros émetteurs de GES, est révélateur à cet effet. En 2005, les É-U ont émis 7 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère dont plus de 2 milliards de tonnes provenant de la production d’électricité. Environ 50% de l’électricité dans ce pays provient de plus de 500 centrales thermiques au charbon. Selon le US Department of Energy, on s’attend à ce que les besoins en électricité de nos voisins augmentent de 50 % d’ici à 2030. Les installations solaires et éoliennes fournissent actuellement moins de 1 % de l’électricité au pays et ce, de façon intermittente. Fournir à la demande d’environ 4 millions de mégawatt-heures à partir du vent nécessiterait, selon Ausubel, des parcs d’éoliennes recouvrant 780 000 km2, soit une superficie plus grande que l’état du Texas. Et on ne serait pas tellement plus avancés avec l’énergie solaire ou géothermique selon lui.

Gwyneth Cravens, journaliste scientifique et auteur du livre : “Power to Save the World : The Truth About Nuclear Energy », considère que nos peurs face au nucléaire, principalement reliées aux accidents et aux déchets, ne sont pas fondées. Des accidents tels que Tchernobyl, selon elle, ne pourraient absolument pas se produire aux É-U en raison du design très supérieur des installations dans leur pays. En ce qui concerne les déchets, elle fait le parallèle entre les 104 réacteurs aux É-U qui comblent 20% des besoins énergétiques et rejettent 2000 tonnes de déchets alors que la combustion provenant des centrales thermiques émet 100 millions de tonnes de déchets toxiques par année.

Malgré de tels chiffres, l’opposition demeure forte avec des groupes tels que le Sierra Club, Public Citizen et le Sustainable Energy and Economic Development Coalition (Regroupement pour l’énergie renouvelable et le développement économique) pour qui l’énergie nucléaire est une solution non sécuritaire et très coûteuse, d’autant plus qu’elle accapare une grande part des fonds qui pourraient être investis dans la conservation, les énergies renouvelables et les technologies de stockage de l’énergie. De quoi nourrir encore de nombreux débats !

Claire Gosselin - Blogueuse invitée - Étudiante

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