En matière de pollution environnementale, le plastique sous toutes ses formes s’approche certainement du titre peu enviable d’ennemi numéro un. Bouteilles, sacs, emballages et suremballages divers, jouets, ustensiles, stylos… Le plastique est partout. Et, de plus en plus, le plastique est dans les océans.

La « Plaque de déchets du Pacifique Nord » est une région de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés et où, à cause des courants marins qui créent une sorte de vortex, s’accumule une quantité alarmante de déchets de toutes sortes. Les estimations font état de 100 millions de tonnes de matières flottantes. À cet endroit, il y aurait jusqu’à 6 fois plus de plastique dans l’eau que de biomasse!

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On a tous entendu parler des tortues qui mangent des sacs d’épicerie en les prenant pour des méduses, ou encore des animaux qui meurent emprisonnés dans les anneaux de plastique servant à tenir les canettes. Mais ce plastique océanique est en voie d’avoir des impacts bien plus grands que ce qui était suspecté. Car même sans être biodégradable, le plastique subit dans l’océan une érosion, sous l’effet des rayons du soleil, du sel marin, et de l’action mécanique des vagues. Résultat : ces tonnes de plastique se transforment progressivement en milliards de particules de toutes les tailles. On a trouvé de ces microparticules de plastique dans le système digestif du krill, ce petit crustacé qui est à la base de toute la chaîne alimentaire océanique, qui manifestement les avait confondues avec du plancton.

Beaucoup d’attentes sont donc fondées sur les plastiques biodégradables… Mais à l’exception des plastiques à base d’amidon – les acides polylactiques ou PLA – la notion de plastique biodégradable est trompeuse car, à l’heure actuelle, aucune bactérie ne parvient réellement à réduire le plastique en ses éléments de base. Leur action se limite à accélérer le processus de dégradation physique, celui qu’on observe dans les océans.

Pour cette raison, les plastiques « biodégradables » auront peut-être un impact environnemental encore plus grand que les plastiques traditionnels. Car la stabilité de ceux-ci, tant décriée, protège en fait les écosystèmes de l’invasion des microparticules de plastique. En favorisant la dégradation des plastiques, nous assisterons à une augmentation fulgurante des débris sur terre et dans la mer, qui seront mangés par les animaux aux différents niveaux trophiques et se distribueront rapidement aux poissons, aux oiseaux, aux mammifères, à nous. Avec des effets que nous pouvons difficilement prévoir pour le moment…

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