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8 juillet 2010. La date est définitive, décision provenant de la société-mère basée aux États-Unis. Merck & Co. (MRK) a décidé, suite à la fusion effectuée avec Schering-Plough (SGP), d'effectuer une réorganisation au sein de sa super-structure corporative. Étant donné l'acquisition de cette dernière, il a fallu revoir l'organisation de tous les centres de R&D et de fabrication/distribution de médicaments afin d'évaluer les ressources nécessaires et les différentes activités de production inhérentes à chacune d'entre elles. Ceci implique la création d'un réseau d'administration flexible et efficient parmi les divers centres d'innovation et de recherche, capable de diriger et d'orienter la poursuite d'objectifs précis tout en promouvant une certaine interaction au niveau des ressources et des connaissances. Vu les circonstances économiques inhérentes à la situation en cause, l'entreprise a pris la décision de fermer le centre de recherche situé à Kirkland, Montréal. Cependant, l'usine de distribution située à Pointe-Claire, assurant l'alimentation du réseau nord-américain, n'est pas touchée par la décision. Certains avanceront qu'il s'agit d'une nouvelle extrêmement catastrophique, d'autre affirmeront qu'il s'agit d'une excellente stratégie financière. Nous ne prétendons pas en l'espèce amener une quelconque opinion sur ce point. Loin de nous l'idée d'adopter un point de vue tel qu'il influencerait d'une certaine façon la discussion. Toutefois, la fermeture de l'usine entraine quelques conséquences. L'une d'entre elle résultera, probablement, en la libre disposition du centre de recherche. Encore là, force est de constater que nous ne pouvons prétendre savoir ce qu'il adviendra de ces formidables installations à la fine pointe de la technologie. Toutefois, le sujet de ce message réside plutôt dans l'hypothèse où de telles installations seraient inoccupées lorsque le personnel quitterait définitivement les lieux. Que faire en l'occurence d'un tel scénario ? Autrement dit, comment rentabiliser cette structure contenant des laboratoires ultra-spécialisés ?

L'une des pires catastrophes serait de laisser l'endroit inoccupé. Compte tenu du fait qu'il s'agit d'un endroit où d'importantes recherches s'y effectuent, la nécessité de laisser vivre l'imposant bâtiment s'impose d'elle-même. Pourquoi, donc, ne pas profiter de l'occasion d'occuper les locaux ?

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D'importants centres d'incubation technologique, expressément mis sur pied pour permettre à certaines équipes de recherche de s'y installer, moyennant un loyer réduit et la location des équipements présents, ont eu d'importantes difficultés à attirer la clientèle visée. Plusieurs facteurs peuvent expliquer une telle désertion. D'abord, l'endroit où se situe l'incubateur. Plus celui-ci est proche des points névralgiques où la matière première peut être acheminée, plus les différents utilisateurs maximisent leurs chances de succès, diminuant les difficultés inhérentes à l’approvisionnement et aux coûts de transport. De plus, la présence d'autres entreprises et établissements académiques permet d'augmenter les échanges entre les différents professionnels et chercheurs. D'autres facteurs externes tels que le coût de location des instruments, du loyer, la présence de personnel auxiliaire, les subventions locales, etc. exerceront une grande influence auprès des scientifiques-entrepreneurs intéressés par une telle alternative. Malheureusement, certains de ces incubateurs fonctionnent mieux que d'autres; tous ont pourtant la même mission, à savoir donner un coup de pouce à l'innovation technologique.

Considérant de tels facteurs, la constitution d'un incubateur à un tel endroit pourrait toutefois être grandement étudiée. La localisation y est idéale: le secteur montréalais de Kirkland contient en effet un important parc technologique : plusieurs compagnies pharmaceutiques occupent en effet l'endroit. Il s'agirait d'une belle opportunité pour valoriser l'innovation scientifique.

Une autre hypothèse pourrait résider en l'achat de la bâtisse par une compagnie axée sur la R&D. À cet égard, les subtilités sont très étendues : achat et location pourront être discutés via les nombreuses négociations qui en découleront.

Enfin, un certain partenariat entre le gouvernement et Merck Frosst pourrait avoir lieu. Certains ont par ailleurs soulevé la possibilité de créer un organisme gouvernemental nommé Pharma-Québec et qui occuperait justement les locaux. Bien qu'une telle alternative provoque un débat sur ses avantages et inconvénients, l'aboutissement de ce scénario comblerait tout de même l'objectif recherché.

Il s'agit donc d'étudier les différentes possibilités qui éloigneront la présence d'un fiasco financier et qui maximiseront les chances de succès quant à l'occupation des locaux. Il ne s'agit donc pas, par l'entremise de ce message, de régler la question, mais bien de la soulever pour fins de discussions. Chacune des hypothèses se doit d'être étudiée. D'ailleurs, il serait fort surprenant que Merck ne s'en départisse pas d'une certaine façon : les taxes municipales et autres dépenses d'entretien (chauffage et maintenance des locaux) doivent engendrer une certaine somme et l'entreprise ne permettra probablement pas de détenir des telles installations sans s'assurer, d'abord et avant tout, d'obtenir une certaine rentabilité économique. De même, une hypothèque est possiblement grevée sur l'immeuble, ce qui limite d'autant le crédit bancaire dans une certaine mesure. Il sera donc intéressant de suivre les discussions à cet effet et de s'assurer que la pertinence d'utiliser les laboratoires spécialisés soit au premier plan des négociations engendrées.

Charles-Étienne Daniel

Source : Vincent Lamoureux, Communiqué de presse, ''Merck annonce une restructuration de Merck Frosst dans le cadre d'une initiative globale d'intégration de ses opérations suite à la fusion de Merck et Schering-Plough'' (8 juillet 2010).

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