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Le numérique, dit-on, est la meilleure chose qui soit arrivée à la diffusion de la science depuis l’imprimerie. Peut-être, mais encore? Existe-t-il une « culture numérique » de la science? On pourrait en douter, à observer deux initiatives françaises qui ont posé presque en même temps cette question, mais avec des angles de vue presque opposés.

L’une était une rencontre à Paris, le 5 novembre, entre artisans de blogues et de réseaux sociaux de la vulgarisation, fiers de présenter leurs expériences respectives (six en tout), avec une attention particulière sur la « participation citoyenne ». Ça s’appelait Le Grand Mix (voir vidéo ici et liste des sites mis en valeur). L’autre, le 18 novembre, était une édition de l’émission de radio Science Publique, sur France Culture, intitulée « Comment le numérique peut-il aider la culture scientifique? » (en ligne pendant seulement un mois).

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Sans surprise, l’émission de France Culture est plus conservatrice. Parmi ses invités, un vétéran de la physique, un représentant de la Bibliothèque nationale, ce qui limite d’emblée le nombre d’interviewés qui expérimentent sur le terrain à... un. Et encore faut-il (pour justifier sa présence, qui sait?), qu’il siège sur un comité éditorial du ministère de la science.

Le Grand Mix, de son côté, réservait toute la place aux innovateurs, et les comptes rendus se révèlent du coup bien plus instructifs (quelqu’un a dit geek?). Le bémol, c’est qu’en ouvrant sans discrimination la porte à toutes sortes d’initiatives, on vante des idées dont un nombre indéterminé, dans quelques années, risque de dormir dans le même cimetière des idées géniales que les newsgroups de jadis.

Mais pour ce qui est de ratisser large, l’émission de France Culture est difficile à battre, en essayant de faire rentrer en 58 minutes :

  • d’un côté, la stratégie politique de la France dans le numérique, la numérisation des livres, les limites des moteurs de recherche...
  • ... et de l’autre côté, la vulgarisation de la science.

Ceci dit, mon regard de Québécois biaise sûrement mon jugement —donc, désolé si des Français lisent ceci et se sentent incompris. Mais une chose fera sûrement l’unanimité : si on veut jeter des ponts entre les producteurs des « vieux » médias et des « nouveaux », entre les artisans du multimédia et les scientifiques qui vulgarisent, entre les citoyens passionnés de science et les « experts », il y a encore du chemin à faire.

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