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Vous connaissez sans doute le concept appelé « Open Source » selon lequel des logiciels ainsi que leurs codes sources sont offerts gratuitement aux utilisateurs. C'est en se basant sur ce principe que certains scientifiques ont proposé une idée particulièrement intéressante, la Open Science.

J'ai personnellement toujours été un très grand partisan des logiciels dits Open Source; premièrement puisque mon budget d'étudiant est plutôt serré, deuxièmement parce qu'ils offrent une variété et une qualité qui s'approchent souvent des logiciels commerciaux. Ainsi, depuis plusieurs années mon ordinateur est un hybride Windows et Linux, systèmes d'exploitation entre lesquels j'oscille, n'ayant pas encore réussi à m'affranchir complètement de l'empire Microsoft.

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C'est en cherchant des logiciels de chimie pour Linux que je suis tombé par hasard sur quelques sites consacrés à un concept qui m'était jusqu'ici inconnu : la Open Science, terme que je m'amuse désormais à traduire « la science libre ». Selon Dan Gezelter, un des instigateurs du OpenScience Project , cette manière de penser se base sur quatre principes fondamentaux :

- La transparence dans la méthode expérimentale, les observations et l'acquisition de données - L'accessibilité publique et la permission de réutiliser les données scientifiques - L'accessibilité publique et la transparence des publications scientifiques - L'utilisation des nouvelles technologies pour faciliter la collaboration scientifique

En clair, un scientifique qui publie ses recherches devrait s'assurer de donner tous les détails expérimentaux qui permettraient de reproduire ses résultats ainsi que de veiller à fournir l'ensemble de ses données brutes pour que d'autres chercheurs puissent en retirer de l'information. Ceci s'applique aussi bien aux expérimentations pratiques que théoriques. Par exemple, dans la plupart des articles de modélisation numérique, le code source ayant servi à faire les calculs n’est pas publié. Dès lors, comment nous assurer de la validité des résultats en se basant seulement sur les affirmations des auteurs?

Malheureusement, cette manière de voir la recherche n'est pas compatible avec la science actuelle. En réalité, les scientifiques doivent concurrencer avec leurs collègues pour obtenir du financement, et seulement ceux qui ont la meilleure réputation et le plus grand nombre de publications parviennent à émerger du lot. C'est entre autres ce qui pousse certains chercheurs à laisser planer un mystère autour de leurs travaux en ne révélant que quelques informations stratégiques, évitant ainsi de se faire « couper l'herbe sous le pied ». N'importe qui voudrait voir son nom associé avec une grande découverte, c'est compréhensible!

Étant relativement jeune et naïf, j'avais toujours cru que la science impliquait nécessairement le libre partage du savoir et de la connaissance pour le bien commun. C'est avec un peu de désenchantement que je constate, alors que je chemine dans le domaine scientifique, que celui-ci est plus individualisé que je ne le pensais et que la soif de reconnaissance de certains chercheurs surpasse souvent la motivation qui devrait tous nous pousser à continuer : faire avancer la science!

Est-ce que le concept de « science libre » est utopique? J'ose espérer que non! Seulement, afin de parvenir à une telle démocratisation du savoir, il reste beaucoup de chemin à faire...

Les gens qui sont intéressés par la science libre sont invités à consulter le site web du OpenSience Project . On y retrouve entre autres une grande variété de logiciels scientifiques gratuits, dont plus d'une centaine en lien avec la chimie.

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