capturer.jpg
Un « D » peu remarquable, mais fort remarqué, c'est la cote globale du Canada pour l'Innovation. Le commentaire joint à l'étude: « manque de progrès ». Quel portrait décevant! Et ce n'est pas tout. En effet, cette situation est récurrente; d'après les statistiques, elle perdure depuis aussi loin que les années 80. Pourquoi le Canada n'arrive-t-il pas à faire sa marque? Pourquoi un pays industrialisé, avancé au plan social, avec l'un des meilleurs systèmes d'éducation au monde est-il supplanté à tout coup par ses pairs dans le domaine de l'Innovation?

L'étude, réalisée par le Conference Board of Canada, présente principalement des données de 07-08. Elles n'en sont pas pour autant totalement désuètes, puisqu'elles proposent un portrait qui, ici, a tendance à peu évoluer et qui de toute manière change généralement assez lentement.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

L'analyse se base sur différents indicateurs statistiques telles l'exportation de savoir dans certains champs précis, la publication d'articles scientifiques, les marques de commerce, etc. La plupart de ces indicateurs montrent une piètre note, et c'est inquiétant. En effet, l'Innovation est l'un des plus importants facteurs à considérer pour prévoir la stabilité économique de demain.

En continuant sur cette voie, le Canada risque de perdre en compétitivité face à ses pairs, ce qui signifie une économie moins forte et, éventuellement, moins de services et un milieu de vie moins agréable. Cette situation est d'autant plus alarmante considérant que le Canada base une très large partie de son PIB sur cesdits services, de nombreux emplois en dépendant.

Comment améliorer la cote globale, faire passer cet horrible « D » à un « C » ou un « B »? Plusieurs solutions sont envisageables, mais elles demandent un effort constant du gouvernement et un changement important dans la conscience du milieu académique. D'après l'étude, les deux pires scores canadiens reposent sur deux facteurs interreliés: le nombre de brevets déposés et les échanges de technologies. Il semble donc que le Canada ait peine à évoluer vers un mode de pensée plus « commercial », ce que les pays de premiers rangs font pourtant depuis déjà quelques années. La tendance protectionniste, qui s'attarde principalement aux demandes de subventions pour la recherche, est désormais révolue. Certes, les subventions sont nécessaires, surtout pour la recherche fondamentale, et l'étude ne remet pas leur utilité en question. Toutefois, les programmes gouvernementaux qui encouragent l'Innovation dans l'intérêt national sont en manque au Canada. De tels programmes favorisent non seulement l'offre de la science et des technologies au niveau national, mais également l'exploitation de ces ressources par les entreprises qui cherchent l'avantage concurrentiel.

Pourquoi le Canada accuse-t-il un aussi grand retard sur ses pairs, c'est parce qu'il ne s'est pas encore engagé à devenir un pays innovateur et à faire face aux défis économiques et politiques que cela exige. À petite échelle, nous avons pourtant démontré notre capacité à promouvoir nos technologies localement. Les petits clusters d'innovation qui se développent près des campus en sont la preuve. Reste maintenant à élargir l'impact de cette évolution de pensée au niveau national.

Jean-Raphaël Champagne

Consultez l'étude du Conference Board of Canada

Je donne