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Qui n’a pas dans son entourage une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer? Ce fléau frappe maintenant près d’un demi-million de Canadiens. En raison du vieillissement de la population, les statistiques pour les prochaines années sont effarantes. Selon un rapport publié en janvier 2010 par la Société Alzheimer, le nombre de personnes atteintes aura doublé d’ici vingt-cinq ans.

Cependant, selon une étude publiée dans la revue stem cells le 4 mars dernier, une étape importante vient d’être franchie. En effet, une équipe de chercheurs de la Northwestern University Feinberg School of Medicine de Chicago a réussi à transformer des cellules souches embryonnaires en un type de cellule cérébrale qui est détruite par l’Alzheimer et qui cause les pertes de mémoire. L’un de ces chercheurs, Christopher Bissonnette, a passé six ans à effectuer des tests sur des millions de cellules avant de pouvoir trouver la séquence génétique qui permettrait aux cellules souches de se transformer en neurones cholinergiques. Une fois transformées, les cellules ont été transplantées dans le cerveau de souris où elles ont fait leur chemin jusqu’au tissu de l’hippocampe; une partie du cerveau dont les fonctions jouent un rôle clé dans la mémoire. Puis, les neurones ont commencé à produire de l’acétylcholine, un neurotransmetteur important pour la mémoire.

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Lorsqu’il était enfant, le grand-père du Dr. Christopher Bissonnette est décédé de la maladie d’Alzheimer. «Lentement et inexorablement, la maladie détruisait sa mémoire et son individualité; je me sentais complètement impuissant. C’est ce qui m’a poussé à devenir chercheur.»

Cette percée permettra aux chercheurs de découvrir de nouveaux traitements pour l’Alzheimer, car à l’aide de ces cultures de neurones, ils pourront analyser plusieurs milliers de médicaments rapidement. Cela permet également de penser que ces neurones cultivés en laboratoire pourront être transplantés dans le cerveau des patients atteints. Toutefois, ce procédé n’est envisageable que dans un avenir lointain.

Bien sûr, les chercheurs y vont de commentaires prudents. Le Dr. John A. Kessler, coauteur de la recherche, précise « Nous n’avons pas trouvé le moyen de guérir l’Alzheimer, mais sans ces cellules de laboratoire, on ne pourrait même pas encore penser à un traitement. »

Sophie T.

Ce billet a été écrit dans le cadre d'un travail d'équipe pour le cours RED2301 - Problèmes de vulgarisation, donné par Pascal Lapointe, à l'Université de Montréal à la session d'hiver 2011.

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