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Mon billet précédent parlait de réglementation et plus précisément, de la lenteur de celle-ci à se mettre en œuvre. Pourquoi, peut-on se demander, sommes-nous si peu avancés sur le terrain juridique. Eh bien, aux sept à dix ans que prend le développement scientifique d’un produit modifié génétiquement s’ajoute la difficulté de réglementer qui réside dans le désaccord existant entre les différents intervenants pour des raisons politiques et économiques. Des raisons culturelles interviennent aussi, mais cela fera l’objet d’un prochain blogue.

Les intérêts politiques et économiques divergents : souvent impossibles à séparer, ils tiennent le haut du pavé.

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Un intense débat à l’échelle mondiale a lieu depuis bien longtemps au sujet des OGM. Ce débat se poursuit non seulement entre pays, mais entre régions – hémisphères nord et sud, bien nantis et pays pauvres – et aussi au sein de chaque pays.

• Les États-Unis, eux, ont tendance à faire cavalier seul. Sous la présidence de George Bush, une déréglementation massive avait eu lieu, notamment dans le domaine des cultures d’OGM. En 2009, au nom du principe de précaution, un juge de San Francisco a invalidé la déréglementation des betteraves transgéniques. Ce n’est qu’un exemple du va-et-vient qui rend la réglementation aléatoire. Par ailleurs, avec des industries aussi puissantes que Monsanto, dont le lobbying vigoureux laisse peu d’hommes politiques insensibles, on comprend bien que les gros sous influencent les tentatives de réglementation. • La Chine quant à elle a commencé, depuis le milieu des années 2000, à montrer les dents en matière d’économie, et ses intérêts divergent de ceux des pays occidentaux. La croissance rapide de sa population et la diminution constante de ses surfaces disponibles a conduit la Chine à lancer en 2008 un important programme de biotechnologies végétales. • Au Canada, pour parler de dialogue national, on en est encore à analyser la possibilité d’instaurer un système d’étiquetage obligatoire, alors que le Québec est la seule province qui parle de légiférer en cette matière. • L’Europe – la France en tête – ainsi que l’Amérique du Sud débattent avec virulence de ces questions. Ces pays désirent protéger leurs agriculteurs et les champs de produits organiques, facilement contaminés par les champs voisins de cultures transgéniques.

Entre-temps, si l’objectif principal du développement des OGM est de nourrir les populations des pays du Tiers-monde, l’Afrique elle, en doute, et certaines personnalités africaines s’opposent à la manipulation des gènes de leurs produits agricoles qu’ils considèrent comme génétiquement supérieurs. Par ailleurs, certaines voix africaines s’élèvent pour déclarer qu’il y a encore d’énormes étendues de terres cultivables sur lesquelles ils peuvent produire suffisamment pour se nourrir et doutent de la bonne foi des entreprises occidentales de biotechnologie qui se trouveraient sur leur territoire pour de pures raisons économiques.

On se pose alors la question de savoir à quel point la société internationale est en mesure de gouverner les technologies risquées des OGM dans une ère de mondialisation de l’économie.

La discussion se poursuit…

Gladys G.

Ce billet a été écrit dans le cadre d'un travail d'équipe pour le cours RED2301 - Problèmes de vulgarisation, donné par Pascal Lapointe, à l'Université de Montréal à la session d'hiver 2011.

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