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Imaginons que, pour le bien de l’humanité, nous décidions de mettre fin à notre croissance économique et que nous dirigions toute notre énergie à cesser d’en dépenser, à ne plus être énergivores. Fini les télévisions aux immenses écrans plasma, les modems, les trois ordinateurs portables, les sécheuses et lave-vaisselles... Car s'il fut un temps où posséder pareils engins était un luxe, aujourd’hui la plupart des foyers en sont équipés et mauvaise nouvelle, même en veille, ces joujoux tirent du jus.

Peut-on faire autrement ?

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Qu'on le veuille ou non, nous sommes comme le reste du monde : hydrocarbures-dépendants et il n’existe pas à ma connaissance, du moins pour l’instant, de cure de désintoxe. Sachez qu’internet lui-même est un gouffre énergétique. Accepterions-nous de limiter le nombre de nos requêtes sur les moteurs de recherche — qui consommeraient chacune de quatre à dix watts, soit l’équivalent d’une ampoule allumée pendant une demi-heure — ? Serions-nous prêts à faire cuire notre poisson au jus de citron jusqu’à la fin des temps ? Et pour le poulet, on fait quoi ? Personnellement je m’en moque, je suis végétarien, mais je n’aime pas prendre de douche froide, surtout l’hiver.

Un homme semble avoir trouvé le moyen de résoudre cette énigme. Un ingénieur de 51 ans habitant le New Jersey aux États-Unis, est le premier citoyen américain à être complètement autonome grâce aux énergies renouvelables et cela depuis 2006. Ses 56 panneaux solaires lui permettent de délivrer pendant les jours d'ensoleillement, jusqu'à 90 kilowatts-heures d'électricité. Suffisamment d'énergie pour répondre à ses besoins domestiques quotidiens, soit environ 10 kilowatts-heures. En prévision des jours de pluie, son garage héberge une centaine de batteries de secours alimentées par le surplus d'énergie solaire. Le bémol, c'est que cette installation a tout de même coûté 400 mille dollars dont 300 mille viennent de subventions publiques. Je ne sais pas si nos chers dirigeants seraient partants... Il serait pourtant judicieux de leur poser la question, le moment semble d'ailleurs approprié (synchronicité, quand tu nous tiens...)

Prenons maintenant les transports. Comment peut-on faire tourner un pays sans moyens de transports ? Le train, la voiture électrique ? Parfait. Donc, il faut produire de l'électricité. Quelle solution adopter ? Des centrales en plus ? Au pétrole, au charbon ou encore nucléaire ? On voit se refermer le piège. Si on écarte le gaz de schiste pour produire de l'électricité, il faut déstocker d’autres types d’énergies fossile ou installer de futurs Tchernobyl et Fukushima sur notre sol.

Alors, on arrête tout ?

Pour continuer sur le chemin que nous avons malheureusement emprunté jusqu’ici, celui de l’hyper consommation et des besoins en énergie toujours grandissants, il sera difficile de tourner le dos à la fois au nucléaire, au sable bitumineux, au charbon et au gaz naturel, à moins de remettre la main sur les fameuses formules de Nicolas Tesla concernant l’énergie libre et de dire non en bloc aux industries sans scrupules qui profitent de la situation.

Après tout, les exemples en ce qui concerne les énergies propres ne manquent pas. Le moteur-roue par exemple, conçu au Québec par TM4, une filiale d’Hydro-Québec, permet à une voiture toute électrique des performances révolutionnaires. Elle n’est pas la seule à avoir prouvé que nous pouvions définitivement nous passer du pétrole comme énergie de propulsion mais voilà, comme tant d’autres idées géniales du genre, elle dort sur une tablette poussiéreuse.

C'est pourquoi je considère ce débat superflu car on se chamaille pour savoir quelle pomme pourrie est la plus comestible. Le vrai débat serait d'exiger le retour du moteur-roue, des recherches approfondies sur l'énergie solaire, l'éolienne ou encore sur l'énergie libre ou l'énergie du vide dont Nikola Tesla rêvait pour l'humanité. En ce sens, le nouveau budget 2011-2012 de Barack Obama donne un peu d'espoir, il prévoit une diminution de plus de 30% sur les investissements dans les industries des énergies fossiles et une augmentation de 79% pour ce qui est des énergies renouvelables. Voilà une bonne nouvelle ! mais en attendant on fait quoi ?

Je vous pose la question, sommes-nous réellement prêts à ralentir notre cadence jusqu'à ce qu'une percée dans les énergies renouvelables nous permettent enfin de nous passer des énergies fossiles ? Personnellement, je crois que le jeux en vaut la chandelle — et je pèse mes mots — mais il faut se montrer conséquent, on ne peut à la fois dénoncer l'exploitation animale et manger de la viande tout comme on ne peut dire non au gaz de schiste et avoir une consommation d'électricité annuelle de plus de 3.000 kWh.

Ce choix appartient aux habitants de la Terre et non aux corporocraties, en ce qui me concerne, c'est cela le vrai débat.

Guillaume Vincent B.

Ce billet a été écrit dans le cadre d'un travail d'équipe pour le cours RED2301 - Problèmes de vulgarisation, donné par Pascal Lapointe, à l'Université de Montréal à la session d'hiver 2011.

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