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Comment le déni de certains gouvernements met en péril la capacité de la planète à supporter 9 milliards d’humains. Les scientifiques s’entendent. Le réchauffement climatique, causé par l’humain, aura de graves conséquences sur la planète. Les réserves de pétroles ne peuvent que diminuer. Les océans se vident de poisson. Et pourtant, la majorité des dirigeants politiques persiste à jouer à l’autruche.

Que ce soit aux États-Unis, au Canada ou ailleurs dans le monde, le raisonnement reste malheureusement souvent le même. Changer les politiques risque de fragiliser l’économie... On mentionne pourtant rarement les effets à long terme que pourraient avoir une crise plus profonde, alors que nous poussons la Terre jusqu’à ses limites.

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Le blogueur de DotEarth Andrew Revkin rapportait ainsi une récente audience tenue par le Subcommittee on Energy and Power, un sous-comité du Comité permanent sur l’énergie et le commerce au Sénat américain. Le sujet? Les réglementations en matière d’environnement (en particulier le Greenhouse Gas Regulation de l’EPA). Non seulement la séance n’attaquait pas les questions de fond, mais un extrait nous montre bien l’état d’esprit des politiciens américains quand il est question de régulariser l’industrie…

“We could probably have another hearing on the economic impacts, as we still have not heard from some of the many job creating sectors that consider EPA’s global warming agenda to be one of if not the biggest regulatory threat they face. But the minority wanted a separate science hearing and we have agreed to their request” (C’est moi qui souligne)

Ne vous inquiétez pas, le Canada n’est pas en reste. Depuis le début de son mandat, le gouvernement Harper ne se fait certainement pas beaucoup d’amis chez les environnmentalistes: abolition du programme d’efficacité énergétique (même si Harper a réintroduit quelques mesures dans son dernier budget), appui de l’exploitation des sables bitumineux en Alberta, coupe dans les programmes de recherches en environnement…

Ahmed Djoghlaf, Secrétaire de la Convention sur la diversité biologique, pointe également du doigt le manque d’action politique. Lors de son passage à l’Université de Montréal le 23 mars dernier, il affirmait ainsi que « les grands responsables du désastre sont ‟l’ignorance et l’indifférence des décideurs” ».

Normand Mousseau, dans son livre Au bout du pétrole, en arrive aux mêmes conclusions. Alors que les gouvernements devraient mettre en place des plans d’actions incluant des changements d’habitudes, une modification du parc automobile et des infrastructures de transport, un développement urbain différent et un commerce pensé autrement, la plupart n’osent regarder plus loin que la fin de leur mandat et le gain immédiat.

On connaît ainsi l’État des réserves de pétroles depuis des années, et pourtant, les mesures pour prévenir un choc pétrolier sont absentes . Le Québec et l’Amérique entière sont tournés vers l’automobile, et la planification des routes (qu’on pense à l’échangeur Turcot ou au prolongement de la 25) se fait rarement en fonction du transport en commun.

Devra-t-on atteindre la capacité maximale de la planète avant d’agir? Les solutions existent, mais les gouvernements devront avoir le courage de les appliquer, et les citoyens, la volonté de les supporter.

Catherine Couturier

Ce billet a été écrit dans le cadre d'un travail d'équipe pour le cours RED2301 - Problèmes de vulgarisation, donné par Pascal Lapointe, à l'Université de Montréal à la session d'hiver 2011.

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