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Être témoin ou victime de violence, survivre à un accident, une catastrophe naturelle. Les femmes ont presque deux fois plus de chance d’être marquées psychologiquement par un traumatisme que les hommes et de développer des symptômes d’anxiété tels qu’insomnie, cauchemars, flash-backs et isolement.

Après des décennies de recherche sur les causes du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), un coupable vient d’être identifié par l’équipe de Kerry Ressler. L’hormone du stress nommée PACAP (Pituiary Adenylate Cyclase-Activating Peptide) est au banc des accusés et l’œstrogène est sa complice.

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À la surprise des chercheurs d’Atlanta, l’analyse du sang des personnes atteintes du SSPT a montré que seules les femmes avaient une concentration élevée de PACAP. Plus les symptômes rapportés par les victimes étaient sévères, plus ce taux était élevé. Produite en période de stress, cette hormone se trouve en plus grande quantité dans l’amygdale, la structure du cerveau responsable des comportements de peur et d’anxiété. Les recherches montrent qu’en plus d’activer les neurones de l’amygdale, PACAP favorise aussi leur croissance et leurs connexions. Ceci pourrait être à l’origine de la persistance anormale des angoisses traumatiques.

Le déséquilibre des hormones du stress chez celles qui développent le SSPT serait lié à la concentration d’œstrogène significativement plus importante chez les femmes et expliquerait leur sensibilité accrue aux traumatismes. Comme une clé qui entre dans une serrure peut débarrer une porte, l’hormone de stress se lie avec son récepteur sur les neurones du cerveau pour les activer. En analysant l’ADN prélevé dans les échantillons de salive d’un millier de personnes traumatisées, les chercheurs ont constaté que le gène produisant ce récepteur était modifié uniquement chez les femmes. Cette modification donne à l’œstrogène plus de pouvoir en tant que régulateur de la production des serrures ouvrant les portes du stress. Les hommes aussi peuvent développer les symptômes de SSPT, mais puisqu’ils n’ont pas beaucoup d’œstrogène ni de PACAP, ils y arriveraient par une voie biologique différente et encore inconnue.

Un facteur semble, par contre, commun aux deux sexes. Les hommes comme les femmes peuvent acquérir une vulnérabilité aux traumatismes. Cette vulnérabilité proviendrait d’un autre type de modification génétique qui survient pendant le développement de l’individu à la suite d’expositions à la violence, aux abus physiques et sexuels ou autres maltraitances. Elle affecte encore une fois le gène du récepteur de l’hormone du stress qui en bout de ligne altère la serrure de la porte du stress. Cette prédisposition au SSPT étant héréditaire on envisage que les conséquences de la violence soient transmissibles sur plusieurs générations. Cela expliquerait sans doute pourquoi il y a, dans les quartiers très pauvres ayant un niveau élevé de violence, des taux du SSPT aussi haut que chez les vétérans de guerre.

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